Un quart de la pêche mondiale est illégal
David Sussmann est en effet devenu un militant de la préservation des océans. La Fondation Pure Ocean qu’il a lancée organise des événements médiatiques grand public destinés à alerter sur la situation des écosystèmes marins fragiles, comme le marathon sous-marin du Frioul du 6 juin 2020 et soutient des projets innovants afin de mieux comprendre et protéger la biodiversité marine. Mais cette conviction implique une posture responsable pour ses propres achats. « La pêche durable et responsable ne représente que 15 % de la pêche mondiale, explique David Sussmann, un quart de la pêche mondiale est illégal. Je me suis donné un critère transparent : si je ne peux pas donner ce produit à mes enfants, je n’achète pas ; si je ne peux pas l’acheter dans 20 ans, je n’achète pas »
Si vous consommez des produits de la mer, vous avez cuisiné, un jour ou l’autre, des produits Seafoodia. Soit, vous les avez achetés sous les marques propres : l’Africaine, Au marché de l’océan, Argisfood, Jamway, Poisson Sapeur, Cuisine Océan, soit sous une marque de distributeur : Picard, Carrefour ou Petit Bateau. 3 500 conteneurs sont acheminés par l’entreprise chaque année, soit 70 000 tonnes de produits traités.
La croissance externe est pour l’an prochain
David Sussmann n’a pas obéi aux conseils en vogue qui préconisent de se concentrer sur le core business, un seul cœur du métier. Il gère la société avec une douzaine de «business unit» qui investissent des univers différents, mais toujours liés à l’océan, toujours liés au négoce en faisant un crochet par l’huile d’argan ! Poisson et crustacés frais, produits de la mer congelés, conserves, mais aussi les produits de valorisation de ce qui pourrait être des déchets et qui permettent de produire des oméga 3 en pharmacie par exemple. « Nous avons 2 000 clients », affiche David Sussmann. Il a ainsi pu passer la crise Covid 19 sans baisse radicale de son activité globale. L’intégration l’an dernier de la société Argisfood permet de traiter le marché national. Cette année est celle de l’informatisation des activités, Seafoodia reprendra la croissance externe l’an prochain, avec un outil d’information performant.
David Sussmann souhaiterait donner de la visibilité à son activité, mais aussi aux industries de la mer à Marseille. Il recherche sur Euromed un espace pour réunir les professionnels phocéens de la filière et les entraîner dans sa Cité marine du futur.