A l’occasion de sa conférence de presse annuelle mardi 9 février, la direction régionale de SNCF réseau a mis l’accent sur le développement du fret ferroviaire en Provence-Alpes Côte d’Azur : « Dans un contexte de transition énergétique et de nécessaire réduction des émissions carbone, le transport de marchandises par le rail suscite de nombreuses attentes », annonce Karim Touati, le nouveau directeur territorial. Le groupe va notamment pouvoir bénéficier de fonds supplémentaires fléchés par l’Etat dans le cadre du plan de relance (voir la carte des principaux chantiers en page 3).
La SNCF veut doubler la part du ferroviaire en dix ans
Au total, la SNCF devrait bénéficier d’une enveloppe de 4 milliards d’euros du plan de relance dont « un volet significatif pour le fret avec la volonté d’augmenter les volumes », assure Karim Touati. Aujourd’hui, le rail représente 10% seulement de parts de marché du transport de marchandises « et nous voulons la doubler en dix ans », avance le directeur de SNCF Réseau Paca. Dans une tribune sur le site du groupe, le grand patron de Fret SNCF Frédéric Delorme donne le détail des fonds apportés par le plan de relance. L’Etat promet une aide à l’exploitation de 170 millions d’euros dont 70 millions d’euros en faveur de la baisse du coût des péages, 70 millions d’aide au wagon isolé, 35 millions pour le combiné et enfin, 15 millions pour le lancement de trois nouvelles autoroutes ferroviaires : Barcelone-Perpignan-Rungis-Anvers, Cherbourg-Hendaye et Sète-Calais.
La gare de triage de Miramas au cœur du projet
Si Karim Touati ne précise pas le montant alloué pour le fret ferroviaire dans la région, il assure cependant qu’elle ne sera pas oubliée . Parmi les sites stratégiques ciblés par l’Etat, la gare de triage de Miramas tient une bonne place. Dès 2021, SNCF Réseau va financer d’importantes opérations de renouvellement à hauteur de 3,4 millions d’euros. Pour la suite, une table-ronde est prévue dans le courant du mois de février avec l’Etat et les opérateurs : « Ce sera un premier point d’étape pour établir les prévisions de volumes de fret et wagons sur Miramas et estimer les investissements nécessaires », explique Karim Touati.
La gare de Miramas est l’un des quatre derniers sites de France à opérer le tri à la gravité, c’est-à-dire en utilisant une portion de voie surélevée. Alors que cette méthode semblait vouée à l’oubli, la SNCF a finalement confirmé son intérêt pour le tri à la gravité à Miramas dans le courant de l’été 2020. Actuellement, SNCF est le seul utilisateur de ce procédé « mais cette situation peut connaître des évolutions à un terme proche », estime Karim Touati. Le groupe ferroviaire compte bien attirer de nouveaux opérateurs sur la gare de Miramas notamment la Métropole qui a acté en décembre le lancement d’un service public de fret ferroviaire sur la région. « On est déjà en discussion avec la RDT 13 qui va opérer ce service. Il dirigera des flux locaux vers les axes de convoyages des entreprises ferroviaires de long parcours, dont Fret SNCF, et annonce le besoin, dans cette perspective, d’une connexion au triage de Miramas », indique Karim Touati.