SNCF augmente les capacité des terminaux combinés à Clésud
Miramas est un point névralgique du fret dans le Sud de la France car il est relié à l’ensemble du réseau sur l’axe entre Barcelone et Vintimille, sur l’axe rhodanien et avec un accès direct au grand port maritime de Marseille-Fos. A quelques kilomètres de la gare de triage, sur la plateforme logistique Clésud, deux projets prévoit l’augmentation de capacité des terminaux embranchés fer. Le premier prévoit l’agrandissement du chantier multi-technique Clésud aujourd’hui saturé avec 50 000 UTI (unité de transport intermodal) opérés chaque année. L’objectif est de porter sa capacité à 100 000 UTI à terme avec deux voies supplémentaires et une nouvelle plateforme de stockage de 45 000 mètres carrés. L’investissement est évalué à 10,5 millions d’euros et la livraison attendue en 2023. Le deuxième projet est porté par la société parisienne Terminal Ouest Provence (TOP) qui va dépenser plus de 23 millions d’euros pour la construction d’un terminal intermodal. Au départ, ce terminal intermodal prévoit de gérer plus de 30 000 UTI par an mais espère dépasser les 50 000 UTI d’ici cinq ans. Le démarrage est prévu pour la fin de l’année 2022.
Relier le port pour mettre les conteneurs sur les trains
Ces sites sont indissociables des trafics en provenance et à destination du port de Marseille-Fos. Aussi, la SNCF place la connexion par le fer du GPMM comme un enjeu majeur. La part modale du ferroviaire pour le transports de marchandises conteneurisés est de 15% sur le port et l’objectif est de tripler les volumes d’ici quatre ans. Fin 2018, un protocole de partenariat a été signé entre SNCF Réseau et le GPMM pour le développement du trafic ferroviaire sur les bassins Est et Ouest avec l’ambition d’arriver à 19 allers-retours par jour pour la zone de Fos et 5 à 6 allers-retours par jour pour la zone de Marseille. Pour y parvenir, plusieurs projets de nouveaux embranchements sont en cours.
La SNCF annonce notamment la création d’accès directs « compatibles avec les gabarits des autoroutes ferroviaires » sur les bassins Est via le faisceau Marseille-Arenc au Sud et sur le futur site de Mourepiane au Nord. Sur ce dernier, Karim Touati reste cependant prudent : « La réactivation du raccordement de Mourepiane est un projet ancien. Il pourrait y avoir des investissements mais il y aura pas mal d’étape avant dont une enquête publique », prévient-il. Pour rappel, l’enquête publique avait déjà stoppé le projet de terminal combiné en 2015.
En 2021, SNCF Réseau va investir 294 millions d’euros en région
Comme bon nombre d’entreprise, la SNCF a beaucoup souffert en 2020. La pandémie de Covid lui a fait perdre 42% de ses voyageurs l’an passé a annoncé le mois dernier le P-dg de SNCF Voyageurs, Christophe Fanichet. Mais le groupe ne souhaite pas faire peser cette chute de la fréquentation sur les investissements. « Avec la crise, ce n’était pas gagné mais finalement, nous avons un très gros programme de travaux pour 2021 », se félicite Karim Touati. En effet, SNCF réseau a programmé dans la région pour 294 millions d’euros de chantiers pour cette année, une enveloppe encore plus importante que les 280 millions de l’an dernier. Encore une fois, la SNCF peut remercier le plan de relance.
Parmi les grands chantiers qui vont rythmer 2021, SNCF Réseau va par exemple poursuivre la modernisation de la ligne de la Côte Bleue qui va de Martigues à l’Estaque. Entamées en septembre 2020, les opérations dont le montant est estimé à 35 millions d’euros doivent se terminer en avril prochain. La ligne Marseille-Aix va également reprendre du service cette année, le 4 octobre très précisément. SNCF Réseau doit encore terminer les travaux de signalisation de la double-voie entre Gardanne et Aix-en-Provence et l’allongement du quai central à Saint-Antoine. A partir de l’automne, la ligne pourra faire circuler jusqu’à quatre trains par heure.
A Marseille Saint-Charles, SNCF réseau prépare la transformation du plateau en vue de l’installation du réseau express métropolitain. Elle va dépenser environ 6,6 millions d’euros cette année pour renouveler une dizaine d’aiguillages. Enfin, elle poursuit son projet de digitalisation de gestion du réseau. « D’ici 12 à 15 ans, l’ensemble du réseau sera piloté depuis Marseille », explique Patrick Larminat, le directeur du pôle maîtrise d’ouvrage chez SNCF réseau Paca.
Sans attendre la construction de la future gare souterraine en 2033, Marseille Saint-Charles entame sa mutation. En 2022, la SNCF va lancer la réalisation d’un nouveau bâtiment dans l’enceinte de la gare. « Nous allons y installer le commande centralisée du réseau, une espèce de tour de contrôle régionale », explique Patrick Larminat. Elle s’élèvera sur trois étages et accueillera une soixantaine d’agents pour faire fonctionner le système. SNCF investit 20 millions d’euros dans ce projet qui doit voir le jour à la mi-2023.