La CPME Sud Provence-Alpes Côte d’Azur, syndicat patronal représentant les petites et moyennes entreprises de la région, a publié mardi 5 mai une enquête réalisée auprès de 1 450 adhérents. Elle révèle la peur des patrons pour leur avenir immédiat face à la crise du coronavirus : plus d’un dirigeant sur deux, précisément 61%, craint une faillite. « Il y a un vrai danger pour les petites entreprises. On doit tout faire pour les aider ! », alerte le président de la CPME Sud, Alain Gargani.
Selon ce sondage, près de la moitié des PME disposent d’une trésorerie ne leur permettant pas de couvrir plus d’un mois d’exploitation, tandis que le reste pourrait tenir trois tout au plus. La très grande majorité des chefs d’entreprises estiment avoir été impactés fortement par la crise sanitaire. Les deux tiers d’entre eux ont perdu plus de la moitié de leur chiffre d’affaires contre seulement 8% qui n’ont pas subi de baisse d’activités.
Les banques ne jouent pas toujours le jeu du PGE
Pour faire face aux difficultés, les PME ont pour plus de la moitié fait appel au chômage partiel et ont demandé un report des charges sociales. Par contre, ils sont moins de 40% à avoir actionner un prêt garanti par l’Etat (PGE). « Aujourd’hui, les banques ont prêté 4 milliards d’euros en Provence Alpes Côte d’Azur au travers du PGE, indique Corinne Inesti, la présidente de la CPME 13. Mais de nombreux témoignages m’indiquent qu’ils sont souvent obligés de recourir au médiateur pour obtenir ce crédit. Il faut continuer à être vigilant », prévient-elle.
Après le 11 mai, « on va vivre une crise économique majeure », annonce Alain Gargani. A la tête du syndicat à l’échelle régionale, il attend de nouveaux gestes de soutien de la part du gouvernement. Dernière victoire en date : l’annulation des charges pour les commerçants annoncée par le ministre du budget Gérald Darmanin lundi 4 mai. Mais le patron de la CPME et candidat aux côtés de Martine Vassal (LR) pour les élections municipales de Marseille veut aller plus loin en élargissant cette annulation aux entreprises des secteurs de l’hôtellerie, de la restauration et de l’événementiel.
La reprise va coûter chère aux petits patrons
A quelques jours du déconfinement, Alain Gargani s’inquiète aussi du surcoût des adaptations sanitaires pour les petites entreprises : « Pour un coiffeur, ça va coûter 1 200 euros environ de remettre son activité en route », cite-t-il en exemple. Il réclame donc encore une fois de nouveaux dispositifs d’aides pour financer l’équipement des sociétés les plus vulnérables. La CPME montre l’exemple avec la commercialisation d’une « box » : « CPME Sud : protégeons les salariés ». Elle propose un kit de 3 masques, un gel hydroalcoolique et une boite de 200 lingettes pour la somme de 16 euros. 10 000 unités seront disponibles pour le 11 mai.
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