Une métropole en equity…
L’engagement de la Métropole Nice Côte d’Azur était sensible. La Loi NOTRe confie le développement économique aux régions et aux métropoles, mais la Région est explicitement le chef d’orchestre et les actions métropolitaines doivent se faire en concertation avec l’institution régionale. Christian Gazquez, chef de service nouveaux usages à la direction de l’innovation de la métropole niçoise explique en effet que « seuls à ce jour, Paris et Lyon, au niveau national, ont choisi l’investissement direct dans les entreprises ». Pour la Côte d’Azur Christian Gazquez précise que la volonté du président et maire de Nice, Christian Estrosi, « est d’avoir des outils financiers d’intervention pour, dit-il, faire en sorte que la Métropole demeure un territoire d’innovation en soutenant mieux les entreprises ». La Métropole Nice Côte d’Azur souhaite donc investir 500 000 euros par an, pendant six ans, à travers trois fonds :
- Sud Horizon avec un million d’euros,
- Un fonds spécialisé dans le tourisme avec M-Capital Partners créé avec la Caisse d’épargne Côte d’Azur,
- Et un fonds sur la santé, avec Go Capital
Dans le communiqué de lancement de Sud Horizon, Christian Estrosi, maire de Nice et président de la Métropole Nice Côte d’Azur, confirme : « Pour la première fois, nous investissons conjointement avec des acteurs de renom dans le FPCI Sud Horizon, témoignant ainsi notre engagement pour une relance économique réussie. À long terme, ce fonds permettra de pérenniser les entreprises les plus prometteuses de notre territoire et ainsi créer des emplois. » « L’investissement dans Sud Horizon était évident, souligne Christian Gazquez, Smalt capital est présent et actif à Nice et nous travaillons ensemble sur les produits de Région Sud investissement qu’ils ont en gestion ».
Mais pour en arriver là, Loi NOTRe oblige, la métropole niçoise a signé une convention de partenariat avec la Région Sud qui conforte la concertation entre les deux institutions et la complémentarité de leurs actions. « Il a fallu convaincre, confirme Arnaud Chiocca ; nous avons pris le temps de discuter et la porte reste ouverte aux autres institutions » comme les métropoles de Toulon et de Marseille. « Nous souhaitons parvenir à un fonds de 30 millions d’euros dans une conjoncture où les levées sont plus difficiles ».
Un fonds disruptif, né de la pandémie
Sud Horizon, le 12e FPCI lancé par Smalt Capital sera en effet un fonds disruptif, fruit de la pandémie, qui va déroger sur certains aspects aux canons du capital développement. « C’est un fonds de private equity, souligne le manager de Smalt Capital qui a des critères aménagés pour les sociétés qui souffrent de la crise. Il est possible qu’elles aient un Ebitda (1) négatif, mais qu’elles aient un potentiel de développement post-crise positif. Avec ce fonds nous nous positionnons dans le long terme, nous sommes là pour pérenniser, pour financer la phase de reprise ».