Alors que le télétravail est fortement recommandé par le gouvernement, Gomet’ organisait son nouveau grand débat autour de cette nouvelle façon de travailler. Vendredi 23 octobre, cinq intervenants ont donc été conviés à partager leur expertise. Extraits et vidéos.
Télétravail en pandémie : « c’est l’employeur qui à la main »
Introduit en France par un accord européen en 2002, le télétravail n’a intégré le code du travail français qu’en 2012. S’il repose à l’origine sur la volonté du salarié et ne peut être imposé, la crise sanitaire en a changé la pratique. Car en temps de pandémie, l’employeur a le droit d’instaurer un travail à distance « sans l’accord du salarié », explique Isabelle Coppin Cange avocate associée de Fidal et directrice du département social, en citant l’alinéa n°11 du code du travail. « C’est l’employeur qui à la main », affirme-t-elle. Ainsi, c’est à lui de définir une réglementation, de redéfinir les charges à prendre en compte (telle qu’une partie du loyer par exemple), d’imposer des horaires s’il le souhaite et surtout, de faire en sorte de permettre le télétravail lorsque les conditions du salariés ne s’y prêtent pas.
91% des salariés sondés par l’Aract souhaitent rester en télétravail
Si la pratique a pu perturber pendant le confinement, désormais elle séduit la majorité des salariés, démontre quant à lui, Yves-Michel Nalbandian, directeur et délégué régional de l’Agence régionale pour l’amélioration des conditions de travail de la région Sud (Aract). Selon une enquête menée par l’agence, 85% des sondés se disent satisfaits de ce nouveau mode travail (contre 71% pendant le confinement).
« Il n’est pas possible de réaliser toutes les tâches en télétravail »
Yves-Michel Nalbandian, directeur de l’ARACT
En revanche, une hausse de la charge de travail est constatée. « Il n’est pas possible de réaliser toutes les tâches en télétravail », commente Yves-Michel Nalbandian. Pour lui l’enquête réalisée par l’Aract montre que « l’attente est très forte » de la part des salariés autour de la manière d’organiser cette façon de travailler. De manière générale, le bilan reste très positif : 91% des sondés souhaitent rester en télétravail, souligne le directeur de l’Aract.
Le télétravail synonyme d’économies pour Matthieu Capuono
Matthieu Capuono, expert-comptable et commissaire aux comptes et directeur associé de Crowe – Ficorec, partenaire de Gomet’ pour ce grand débat, dresse également un constat positif en s’appuyant notamment sur les économies que permet le travail à distance. Il vante un gain de temps notamment grâce à une limitation des trajets en transports « pouvant aller jusqu’à une heure » en temps normal , insiste-t-il.
« Il est important de garder le lien »
Matthieu Capuono, directeur associé de Crowe-Ficorec
Il évoque également la possibilité pour les entreprises de réduire leur surface locative et ainsi alléger leurs charges. Néanmoins, pour que ce mode travail soit pérenne, l’expert comptable avertit, « il est important de garder le lien ». Le télétravail ne doit pas amener à une rupture du contact entre l’entreprise et les salariés. Afin d’éviter une déconnexion, il recommande donc par exemple la mise en place de réunions en ligne régulières.