Le service de location de véhicules électriques Totem Mobi arrive en bout de course. Déjà frappée de plein fouet par la crise sanitaire et les mois successifs de confinement, la société marseillaise a finalement déposé le bilan en juin dernier. Dans le jugement rendu par le tribunal de commerce, Totem Mobi affiche un chiffre d’affaires de 500 000 euros en 2020, soit le moitié de son objectif initial, et un passif de 1,3 million d’euros. Cette défaillance impacte directement les six salariés de l’entreprise et les 17 000 abonnés du service Totem Mobi : « Nous avons reçu énormément de plaintes des utilisateurs. Ils regrettent vraiment de ne plus pouvoir profiter de notre offre », explique à Gomet’, la dirigeante et fondatrice de l’entreprise Emmanuelle Champaud.
Lancé en 2013, Totem Mobi a su se faire une place dans les rues marseillaises avec un plus haut à plus de 15 000 locations de véhicules par mois. Seulement, un problème récurrent lui coûte cher depuis le départ : le vandalisme. En avril dernier, Emmanuelle Champaud alertait : « Ces actes d’incivilités absorbent les budgets et repoussent à des dates toujours plus lointaines les projets d’investissements qu’il s’agisse de l’achat de véhicules fermés ou de l’ouverture de nouvelles stations (…) un vandalisme exacerbé qui, s’il se maintient, provoquera de manière certaine la fin du service d’autopartage Marseillais ».
Totem Mobi dans l’attente d’un repreneur
Tout n’est pas encore complètement perdu pour l’entreprise. L’administrateur judiciaire a lancé un appel aux repreneurs pour poursuivre l’aventure « mais pour l’instant, nous n’avons pas reçu de candidatures sérieuses », observe la patronne. Les investisseurs intéressés ont encore jusqu’au 3 septembre pour faire une offre.
Emmanuelle Champaud reste persuadée de la pertinence du concept Totem Mobi et travaille déjà sur un nouveau projet entrepreneurial toujours dans l’autopartage de véhicules électriques avec de nouveaux partenaires. « L’autopartage avec des véhicules électriques est une réponse parfaitement adaptée aux problèmes de déplacements à Marseille surtout à quelques mois de la mise en place de la zone à faible émission dans le centre-ville », explique-t-elle.
Totem Mobi a longtemps été soutenu par les collectivités locales. En février 2020, la Métropole Aix-Marseille Provence et la Caisse des dépôts sont même rentrées au capital de la société y investissant au total un peu plus de 500 000 euros chacun. Une aide insuffisante pour sauver l’entreprise. Emmanuelle Champaud aurait bien aimé recevoir un soutien supplémentaire des pouvoirs publics « mais ils ont clairement jeté l’éponge. Certains grands groupes comme Air France sont sauvés à coup de milliards mais en comparaison, nous ne sommes rien », regrette-t-elle. La patronne a également sollicité la Ville de Marseille mais reste sans réponse.
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