Avec 35 000 habitants, La Ciotat est la huitième commune des Bouches-du-Rhône en terme de population. Avec une augmentation moyenne de sa population de 0,9 % entre 2011 et 2016, l’agglomération se montre attractive, notamment grâce à une économie dynamique – en témoigne la renaissance de l’industrie navale qui avait presque disparue depuis 30 ans – et le cadre de vie agréable offert par son littoral. Une croissance démographique qui n’est pas sans poser des problèmes d’urbanisation, qui sont au cœur de cette campagne des municipales.
Le sortant Patrick Boré (LR) face à la dissidence de Mireille Benedetti (LREM)
L’homme fort de la Ciotat, c’est bien Patrick Boré. Maire LR de la commune depuis 2001, il postule à un quatrième mandat consécutif malgré des problèmes de santé qui l’ont mis pour un temps en retrait de la vie publique. De fait, le 15 novembre dernier, il annonçait : « Je dois subir prochainement une intervention chirurgicale qui va m’éloigner de la vie publique pendant plusieurs semaines ». Sur sa liste, Patrick Boré a annoncé en février l’arrivée d’un renfort de poids : Bernard Deflesselles, député LR de la 9e circonscription des Bouches-du-Rhône (dont fait partie La Ciotat) et conseiller régional, qui apparaît en troisième position sur la liste du maire sortant.
Face au maire sortant, Mireille Benedetti, conseillère régionale, est candidate sous la bannière UDI. Elle qui a fait pourtant partie de la majorité municipale depuis 2001 occupait même la fonction de première adjointe de M.Boré, avant de déclarer sa candidature le 16 décembre dernier dans le cadre du dernier conseil municipal.
Depuis, et contre toute attente, Mireille Benedetti a obtenu le 29 janvier l’investiture LREM. Un coup très dur pour Christine Abattu, élue d’opposition depuis 2008 et fondatrice du Comité local d’En Marche en 2016 – qu’elle anime depuis le début. Un bagage de marcheuse qu’elle pensait être suffisant pour recevoir l’onction du mouvement présidentiel. A défaut, et avec le soutien de Génération écologie reçue à la mi-février, elle mènera une campagne sans étiquette, avec l’écologie en fil rouge.
Une extrême-droite en force mais divisée
Les récents scores obtenus par le RN à La Ciotat peuvent inquiéter la majorité sortante. En 2014, Yann Farina s’était maintenu au second tour de l’élection municipale avec 23,8 % des voix. En 2017, Hervé Itrac s’était classé en troisième position du scrutin législatif pour le RN, récoltant 18,3 % des suffrages. Enfin, en 2019, le mouvement de Marine Le Pen était arrivé largement en tête des élections européennes dans la cité ciotadaine, avec un score de 29,5 %, loin devant LREM (18,9 %) et les écologistes (12,3 %).
Néanmoins, l’extrême-droite se présente divisée à l’élection municipale. Si Hervé Itrac sera le candidat du RN, Yann Farina se présente sur une liste estampillée « Ligue patriote », un micro-parti qu’il a fondé suite à son départ du FN en 2015. Entretemps, l’homme est également passé par la Ligue du sud, un autre micro-parti d’extrême-droite fondé par le maire d’Orange Jacques Bompard. Ainsi, l’extrême-droite devrait voir son vote divisé par les candidatures portées par ces deux hommes qui siègent au conseil municipal depuis 2014.
Réunie, la gauche espère tirer son épingle du jeu
A l’inverse, à l’autre extrémité du spectre politique, la gauche se présentera unie sous une seule et même bannière. Comme en 2014, l’élu d’opposition communiste Karim Ghendouf emmènera une liste intitulée « Plus que jamais La Ciotat nous rassemble », qui comprend le PCF, EELV et le PS, de même que des citoyens ciotadens. Après avoir atteint le deuxième tour de l’élection municipale il y a 6 ans avec 22 % des suffrages, l’élu communiste tentera de faire progresser ce score les 15 et 22 mars prochains.
Quant à Michel Buscetti, un ancien adjoint de Jean-Pierre Lafond (maire UDF de La Ciotat de 1989 à 1995), il présentera une liste sans étiquette, après une tentative avortée en 2014. Il déclarait récemment dans La Provence mener « la seule équipe de Ciotadens indépendants et déterminés prêts à relever le challenge de rendre La Ciotat aux Ciotadens ». Retraité, l’homme avait été le premier à officialiser sa candidature dès janvier 2019. Il se dit fort de 300 soutiens et espère créer « une grosse surprise ».
Enfin, Lionel Giusti (sans étiquette) est le dernier candidat à s’être déclaré, le 16 janvier dernier. Fondateur du mouvement « Les Ciotadiens » en octobre 2018, il entend porter la voix de l’écologie dans cette campagne.
Quels sont les principaux thèmes de campagne à La Ciotat ?
La croissance démographique de la ville semble l’élément qui sous-tend toutes les thématiques qui ressortent dans les propositions des candidats : étalement urbain, logements, transports et préservation de l’environnement notamment. A titre d’exemple, Karim Ghendouf propose la gratuité des transports et l’arrêt de l’extension des zones constructibles. « Notre ville est saturée » dit aussi Mireille Benedetti, qui fait du plan d’aménagement de la ville la pomme de discorde qui l’aurait poussé à s’éloigner de la majorité sortante. Quant à Christine Abattu, elle fait campagne sur « la protection de l’environnement et le développement du numérique ». En toile de fond également, la question de la Métropole, dans laquelle La Ciotat se retrouve en périphérie, et dont le fonctionnement est vivement critiqué par les deux candidats d’extrême-droite Hervé Itrac et Yann Farina. Enfin, Patrick Boré défend son bilan, notamment la réalisation de la « voie douce », qui relie le quartier de l’Abeille à la gare SNCF, et la Médiathèque.
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