La date du lundi 5 février marquera la journée mondiale du cancer, un fléau qui détruit encore trop de vies. La réflexion sur un traitement réellement efficace du cancer suit toujours son cours et le territoire des Bouches-du-Rhône n’est pas en reste. En janvier dernier, nous écrivions déjà sur Gomet’ au sujet de l’entreprise Theryq, basée à Rousset, et sa solution de radiothérapie révolutionnaire, Flashdeep.
Pile un an plus tard, cette machine, mise au point en collaboration avec l’Institut de recherche Gustave Roussy (Villejuif), vient d’être retenue dans le cadre d’un appel à projet « I-démo – France 2030. »
Lancé en 2021 pour redynamiser l’économie post-covid, le plan France 2030 permet le financement de projets innovants dans divers secteurs, dont la santé, pour faire de la France une référence en la matière. C’est dans ce cadre que Flashdeep bénéficiera d’un financement à hauteur de 38 millions d’euros pour poursuivre son développement, comme l’annonce un communiqué transmis par Theryq. Sur cette somme, 30 millions d’euros permettront à Theryq de développer l’industrialisation de cette machine et les huit millions d’euros restant iront à l’institut Gustave Roussy pour la recherche.
Theryq : traiter les tumeurs jusqu’à 20 cm de profondeur
La technologie Flash, utilisée pour la machine Flashdeep permet de traiter les tumeurs cancéreuses en profondeur – jusqu’à 20 cm – grâce à l’utilisation d’électrons de très haute énergie (plus de 100 mégaelectrons volt), en les ciblant plus précisément et avec un temps d’exposition réduit par rapport à la radiothérapie traditionnelle, donc avec la promesse de ne pas endommager les tissus sains.
Avec des dimensions entre 60 et 80 mètres carrés, Flashdeep est un véritable « bunker de radiothérapie. » Theryq a également mis au moins une autre machine pour traiter les tumeurs plus superficielles mais fonctionnant sur le même principe, Flashknife. Un premier dispositif Flashdeep sera installé au centre Gustave Roussy à l’horizon 2026 pour une mise en service en 2027, dans un premier temps sur les cancers inopérables du pancréas et du cerveau. Ce qui ouvre les « perspectives d’un traitement plus efficace, mieux toléré, plus court et donc moins cher que la radiothérapie conventionnelle, sans aucun équivalent sur le marché aujourd’hui » explique Theryq. Avant la France, un premier prototype sera installé au Centre hospitalo-universitaire vaudois de Lausanne.
Un déploiement industriel dans les Bouches-du-Rhône
« Grâce à ce financement obtenu à l’issue d’une excellente collaboration avec la DGE et BPI France, Theryq ambitionne de faire de tous les types de cancer solide une maladie avec laquelle on peut vivre dans de bonnes conditions, en permettant à la radiothérapie Flash de déployer son potentiel curatif », écrit même le PDG de Theryq, Ludovic Le Meunier.
Jusqu’alors localisée dans les locaux de sa maison-mère PMB à Peynier, Theryq a déménagé courant 2023 à Rousset, dans des locaux temporaires. L’objectif, à l’horizon 2027, est de construire ex-nihilo une usine dédiée à la fabrication de Flashdeep, sur une surface d’environ 10 000 mètres carrés, dans les Bouches-du-Rhône. Theryq projette la création de 600 emplois directs et indirects et « la renaissance d’une filière industrielle française de radiothérapie, un domaine abandonné depuis la fin des années 1980. »
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