Entre les objectifs RSE d’un côté, le renchérissement des coûts de l’énergie et la demande des consommateurs pour des produits plus engagés, la transition énergétique est devenue une réalité concrète pour les entreprises provençales. Dans cet article, nous vous offrons un tour d’horizon des plus belles réussites sur notre territoire.
Corsica Linea : quand le transport maritime se met au vert
La compagnie maritime qui relie, entre autres, Marseille à la Corse a réceptionné en 2023 un nouveau navire propulsé au gaz naturel liquéfié. Ce carburant est beaucoup moins émetteur que le fioul (environ 30% de CO2 émis en moins), même si l’investissement demandé est plus lourd. Ce nouveau navire, baptisé “A Galeotta” est le nouveau fleuron de la compagnie.
Corsica Linea n’a pas évoqué publiquement le montant de cet investissement, mais la compagnie évoque le chiffre global de 180 millions d’euros de budget orienté vers la transition écologique. La compagnie marseillaise a pu réaliser cet investissement d’abord grâce au prêt consenti par le Crédit Agricole, lui-même rassuré par l’obtention de la délégation de service public, qui sécurise l’avenir de la compagnie maritime aux couleurs rouges.
CMA CGM : un groupe mondial moteur du changement
Le groupe CMA CGM est lui-même très investi dans la transition énergétique dans une logique de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Premièrement, il s’agit de renouveler la flotte de navires porte-conteneurs qui carburant historiquement au fioul. La compagnie maritime a commandé de nombreux navires au GNL dans la logique, comme Corsica Linea évoqué plus haut, de décarboner le transport de marchandises par la mer.
Mais, le groupe de Rodolphe Saadé est allé encore plus loin dans la logique de transition énergétique. Il a créé un “fonds énergies” doté d’1,5 milliard d’euros qui vont être investis sur 5 ans (de 2023 à 2027). Ce fonds est destiné principalement à soutenir des initiatives de décarbonation en dehors du groupe CMA CGM. Par exemple, un appel à projets abondé à hauteur de 200 millions d’euros a été lancé en 2023, financé par ce fonds énergie.
La Société du Canal de Provence : un exemple inspirant
La Société du Canal de Provence a su ajouter à sa vocation première d’acheminement de l’eau de la Durance, du Verdon et du lac de Saint-Cassien vers les Bouches-du-Rhône (pour des besoins agricoles et d’eau potable) une autre mission : la production d’électricité. Pour fabriquer de façon écologique de l’énergie, la SCP a deux atouts. Le premier apparaît comme le plus évident : il s’agit de l’eau.
Ainsi, avec le dénivelé à certains emplacements précis, la société du canal de Provence a déployé des mini centrales hydroélectriques qui fabriquent plusieurs mégawattheures chacune. Elle est d’ailleurs lauréate de l’appel à projets de la Commission de Régulation de l’Energie (CRE), ce qui lui permet de bénéficier d’un tarif garanti sur plusieurs années. C’est une information importante qui permet de sécuriser l’investissement de la société.
L’autre ressource de la Société du Canal de Provence, c’est le foncier disponible pour l’énergie solaire. Le canal de Provence représente à lui seul des kilomètres carrés de foncier, sans même évoquer les zones de délaissés fonciers situées tout autour. Exploiter le potentiel photovoltaïque de cette emprise au sol permet de générer plusieurs dizaines de mégawattheures d’électricité photovoltaïque. C’est un gisement que la SCP a décidé de mettre à profit dans une logique de décarbonation de l’économie régionale.
Cette décarbonation industrielle se fait avec des standards de qualité élevés et une ambition importante, qui vient même révolutionner la mission de cette entreprise.
Pourquoi les grands groupes du territoire s’engagent dans la décarbonation ?
Premièrement, la décarbonation peut être vue pour beaucoup d’actions comme un investissement. En effet, en exploitant le potentiel solaire de son foncier, la SCP réalise ensuite un retour sur investissement économique par la vente de l’énergie produite. Mais, plus largement, les actions de décarbonation de l’économie entrent dans le reporting environnemental des entreprises. Nous avons évoqué ce sujet lors des Rencontres de la Finance Verte et Solidaire avec la notion de reporting extra-financier.