Le tout-voiture semble avoir encore de beaux jours devant lui dans l’Hexagone. C’est ce que révèle un rapport de l’Insee dévoilant les chiffres de la mobilité domicile-travail en 2017 sur l’ensemble du territoire national. « 74 % des actifs en emploi qui déclarent se déplacer pour rejoindre leur lieu de travail utilisent leur voiture » lit-on ainsi dans cette étude, qui en dit long sur le retard pris par la France en matière de mise en valeur des mobilités douces.
Hégémonie de la voiture sur les autres modes de déplacement
L’examen des chiffres de l’INSEE sur l’année 2017 ne laisse pas de place au doute : la voiture reste bel et bien le mode de transport central d’une majorité de français pour ce qui est des déplacements domicile-travail. « 74 % des actifs en emploi l’utilisent, soit 18,1 millions de personnes » relève ainsi l’institut, relevant par ailleurs que « 16 % utilisent les transports en commun (soit 3,9 millions d’actifs) et 8 %, soit 2,1 millions d’actifs, recourent aux modes de transport doux que sont la marche (6 %) et le vélo (2 %) ». Enfin, « seuls 2 % des actifs vont au travail en deux-roues motorisés », note le rapport.
Si le recours à la voiture dépasse les 80% des usagers pour les trajets domicile-travail de 10 kilomètres et plus, il est frappant de constater que près de la moitié des personnes travaillant à 1 kilomètre ou moins de chez eux utilisent leur véhicule (48,8%), un pourcentage qui monte à plus de 70% dès lors que le trajet excède 4 kilomètres !
Ainsi, au total, seuls 5% des travailleurs choisissent le vélo pour des distances comprises entre 0 et 5 kilomètres, contre 60,3% pour la voiture et 14,7% pour les transports en commun. D’un point de vue socio-professionnel, le rapport semble indiquer que la bicyclette est un moyen de déplacements particulièrement prisé des cadres : 8,3% l’utilisent pour des trajets de moins de 5 kilomètres, contre 5% des travailleurs dans l’ensemble.
Progression de la part des déplacements à vélo entre 2015 et 2020
« Entre 2015 et 2020, la part des personnes en emploi se déplaçant à vélo pour aller travailler a augmenté de 0,9 point ». C’est là le seul rayon de soleil apporté par cette étude de l’Insee pour ce qui est de la mobilité à vélo, avec une part de ce mode de déplacement qui passe de 2 à 2,9% au sein de la population active française en 5 ans. « Dans les 19 communes de plus de 150 000 habitants, 12 % à 31 % des déplacements domicile-travail se font à pied ou en vélo », note encore l’étude, qui détaille : « Cet écart s’explique essentiellement par l’usage du vélo qui ne concerne que 2% des actifs habitant à Saint-Étienne, Marseille et Nice mais 17 % à Grenoble et Strasbourg ».
Cette légère augmentation de la part des déplacements domicile-travail effectués à vélo entre 2015 et 2020 correspond à une baisse équivalente (- 0,9%) des déplacements en voiture sur la même période, bien que l’automobile reste encore de très loin le mode de transport le plus plébiscité par les français pour aller sur leur lieu de travail. De fait, en 2020, 72,8% d’entre eux déclarent encore se rendre sur leur lieu de travail en voiture. La part des transports en commun, elle, augmente quelque peu sur la période (+0,4%), tandis que celle des deux-roues motorisés (- 0,2%) et de la marche à pied (-0,2%) s’érode légèrement. Ces tendances montrent hélas que la révolution des mobilités semble bien lente à se mettre en place dans notre pays.
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