C’est le mercredi 2 octobre dernier que la Ville de Marseille a annoncé les lauréats de l’appel à projets relatif au déploiement des trottinettes électriques pour l’année à venir. Les sociétés Circ, Voï et Bird en ont été les grandes gagnantes, dans un contexte où l’expérimentation du déploiement de ces engins sur la voie publique a provoqué un certain nombre de débats. Joint par téléphone par Gomet’, Jean-Luc Ricca, conseiller municipal de Marseille délégué à la circulation et au stationnement, a réaffirmé que les trottinettes électriques avaient toute leur place dans l’espace public marseillais.
« Au début j’étais réticent, mais j’ai changé mon fusil d’épaule », a-t-il ainsi déclaré, ajoutant trouver « dommage qu’au 21e siècle on se passe d’un moyen de transport qui peut être efficace ». Mettant les nuisances initiales sur le compte des débuts de l’utilisation des trottinettes, il assure que « l’activité va se réguler d’elle-même », et veut croire que leur usage constituera une solution de « mobilité douce pour faire des petites courses ». Il espère notamment que « demain les déplacements en trottinette seront plus utiles que ludiques ».
Le critère financier a été déterminant dans le choix des lauréats
L’absence de l’opérateur historique Lime parmi les lauréats de l’appel à projets a constitué une surprise. Même s’il reconnaît le rôle important de la société californienne dans l’expérimentation du déploiement des trottinettes électriques dans la ville, Jean-Luc Ricca indique que les sociétés retenues ont obtenu de meilleurs que résultats celle-ci sur la base des critères établis par la mairie. Même si le critère technique représentait 70% de l’ensemble de la notation des candidats, il s’avère que le critère financier, comptant pour les 30% restants de l’évaluation, a été déterminant.
« Nous avons demandé aux candidats de proposer un pourcentage du chiffre d’affaires généré qui reviendrait à la ville », a expliqué l’élu LR pour Gomet’. Parmi les huit dossiers pré-sélectionnés, ce pourcentage a varié de 0,5 à 10 selon les sociétés. Ainsi Jean-Luc Ricca a-t-il reconnu que les entreprises qui avaient proposé le plus avaient naturellement été favorisées. En plus de cette part variable, les trois sociétés lauréates devront également payer une part fixe équivalente à un loyer mensuel d’1,80 € du mètre carré, soit 0,90 € par trottinette déployée sur l’espace public – dans une limite de 2000 trottinettes déployées par entreprise.
La sensibilisation au cœur de la convention passée avec la Ville
En terme de critères, l’emploi n’est pas apparu comme une priorité dans le cadre de cet appel à projets, alors que des sociétés telles que Lime recourent massivement à des auto-entrepreneurs – notamment pour le rechargement des trottinettes. Tout en indiquant avoir initialement recueilli la promesse de Lime de réaliser quelques embauches en CDI à Marseille, Jean-Luc Ricca a évoqué le fait qu’il est « difficile d’imposer à des sociétés qui débutent des critères trop stricts ». Pour l’élu LR, « l’important est que l’argent circule, que tout le monde y trouve son compte ». Il y voit notamment une bonne opportunité pour des étudiants souhaitant gagner un complément de revenus en parallèle de leur cursus.
Formation, sensibilisation et éducation
Pour lutter contre les nuisances initiales engendrées par l’usage des trottinettes, l’élu délégué à la circulation souligne que la convention qui sera signée le 16 octobre prochain entre la Ville de Marseille et les trois opérateurs retenus « augmentera les obligations » de ces derniers en matière de sensibilisation au public.
« Je vais leur demander des journées de formation, de sensibilisation, d’éducation » a-t-il dit, ajoutant qu’il y aurait également des « réunions avec la police municipale sur ce qu’il y a droit et pas droit de faire ». Cette convention accordera aux opérateurs le droit de déployer leur flotte de trottinettes pour un an, et sera renouvelable deux fois.
Lien utile :
Gomet’
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