Nous publions la lettre ouverte signée par des élus du territoire, concernant le projet de l’industriel Arkema d’installer dans la vallée de l’Huveaune une chaufferie aux composés solides de récupération. Cette lettre est adressée à Christophe Mirmand, préfet des Bouches-du-Rhône, Benoît Payan, maire de Marseille, Martine Vassal, présidente de la Métropole Aix-Marseille Provence et présidente du Conseil Départemental des Bouches-du-Rhône, Renaud Muselier, président de la Région Sud.
Monsieur le Préfet, Monsieur le Maire, Madame la Présidente, Monsieur le Président,
Comme vous le savez, la vallée de l’Huveaune est une vallée fortement industrialisée et fortement urbanisée, avec un gros trafic routier. Encaissée, elle connait les phénomènes bien connus dans toute vallée, de stagnation de polluants. C’est pourtant dans cette vallée, dans l’enceinte même de l’usine chimique Arkema, la seule de Marseille classée Seveso seuil haut, que l’entreprise Dalkia a choisi d’installer une chaufferie aux CSR (Composés Solides de Récupération) que certains appellent à raison incinérateur de déchets.
Outre l’augmentation du risque industriel que cette installation constitue, outre le fait qu’Arkema soit situé dans une zone inondable, outre de nouveaux trafics de poids-lourds prévisibles, nous pouvons prouver qu’il y aurait alors une augmentation des polluants, aggravant ainsi la situation actuelle, pourtant pas brillante en termes de santé publique, comme l’a montré l’étude Revela 13, commanditée par l’ARS.
En effet, en analysant les écrits de Dalkia, ceux d’Arkema et ceux d’Atmosud, nous pouvons affirmer que l’incinération de ces CSR produirait, en comparaison avec le gaz, combustible utilisé actuellement :
• Davantage de COV et d’émissions particulaires
• Davantage de soufre
• Beaucoup plus de NOx
• L’apparition de POP (Polluants Organiques Persistants)
• Autant, voire davantage de CO2 émis : toute combustion en produit, et ce n’est pas parce qu’une partie de ce CO2 n’est pas comptabilisée qu’il ne sort pas des cheminées.
Les signataires de cette lettre ouverte vous demandent de vous positionner clairement sur ce dossier en vous prononçant en faveur de la santé publique, déjà bien malmenée dans cette vallée, en opposition à toute autre considération. Nous vous assurons de croire en l’expression de notre parfaite considération.
Lettre ouverte signée par :
• Saïd Ahamada, ex-député, représentant Territoire de Progrès • Robert Assante, ex-maire du 11/12 • Sébastien Barles, adjoint au maire en charge de la transition écologique, de la lutte et de l’adaptation au bouleversement climatique et de l’assemblée citoyenne du futur • Guy Benarroche, sénateur des Bouches-du-Rhône • Manuel Bompard, député de la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône • Hendrik Davi, député de la 5e circonscription des Bouches-du-Rhône • Sébastien Delogu, député de la 7e circonscription des Bouches-du-Rhône, • Nouriati Djambae, conseillère départementale Marseille 2 et conseillère municipale en charge de l’accès aux droits et des Ecoles de la deuxième chance • Prune Helfter-Noah, conseillère métropolitaine; conseillère d’arrondissement de la Mairie des 4°/5° • Hervé Menchon, adjoint au maire de Marseille en charge de la biodiversité marine, de la gestion, de la préservation et de l’aménagement des espaces marins littoraux et insulaires, des plages et des équipements balnéaires, du nautisme, de la voile et de la plongée, du développement de la tradition de la mer et du large • Fabien Perez, conseiller municipal, délégué aux fonds européens • Jean-Marc Signes, conseiller métropolitain et municipal de la mairie des 11e-12e • Cécile Vignes, conseillère municipale de la Mairie des 11e-12e.
En savoir plus :
Le projet présenté par Dalkia, filiale d’EDF