Elu président de la Chambre de commerce et d’industrie de région Provence-Alpes-Côte d’Azur (CCIR Paca) en 2021, à la suite de Roland Gomez, Philippe Renaudi a démissionné de son mandat le 30 juillet dernier, au coeur d’un été mouvementé. La raison ? Un différend avec la CCI Nice-Côte d’Azur portant sur la reprise en DSP (délégation de service public) du port de Saint-Laurent-du-Var, dont la concession a finalement été attribuée à la chambre consulaire au détriment de son groupe (BTP Renaudi), également en lice, comme il l’a expliqué il y a quelques jours, dans les colonnes de La Provence.
« Je ne voulais pas prendre cette décision, mais j’y ai été contraint car j’estime que la CCI de Nice a fait des erreurs graves, explique Philippe Renaudi. Selon plusieurs opposants élus de la Métropole (de Nice-Côte d’Azur, qui a la compétence des ports, NDLR), il y aurait eu des problèmes avec des critères qui n’étaient pas respectés. Nous avons demandé à la Métropole de communiquer ces éléments, mais on n’a pas eu de réponse (…) Donc si je dois ester en justice pour faire reconnaître mes droits, je ne peux pas rester président de la CCI régionale. »
Philippe Renaudi : « Une concurrence déloyale »
Sur le fond, surtout, le président du groupe éponyme reproche à la CCI Nice-Côte d’Azur une « concurrence déloyale » : « Quand je me présente à un appel d’offres, je me bats en général contre d’autres entreprises, pas contre une institution qui est financée par l’Etat, par une taxe et un impôt. Ces structures ne sont pas là pour concurrencer mais pour accompagner et soutenir les entreprises qui ont un savoir-faire, notamment en matière de BTP. Là, c’est tout l’inverse. »
La CCI de Nice-Côte d’Azur s’en remet « à la décision du juge du référé »
Directement visé, Jean-Pierre Savarino, le président de la CCI Nice-Côte d’Azur, a réagi, toujours dans les colonnes de La Provence. Sur la forme : « Notre CCI a répondu à la DSP comme tous les autres candidats, elle a eu accès au cahier des charges publié par la collectivité, a répondu dans les délais impartis et s’en remet aujourd’hui à la décision du juge du référé pour conclure à l’absence d’irrégularités. » Et sur le fond : « Nous agissons dans le cadre des missions définies par le Code de commerce. Nous gérons des ports depuis plus de 100 ans et exploitons actuellement trois autres ports azuréens, je pense qu’on peut légitimement parler d’un métier historique. »
Depuis le 1er août, c’est donc Daniel Margot, président de la CCI des Alpes-de-Haute-Provence depuis 2018, et 1er vice-président de la CCI Paca jusque-là, qui assure la présidence intérimaire de l’institution. Laquelle a normalement deux mois, à compter de fin juillet, pour organiser l’élection d’un nouveau président, lui-même temporaire jusqu’aux “vraies” élections d’ores et déjà prévues pour octobre 2027.
Au regard des circonstances et de la période estivale, la chambre consulaire a néanmoins demandé un délai supplémentaire, pour que cette élection ait lieu lors de son assemblée générale ordinaire le 13 novembre prochain.