Toutes les chaises disposées dans la La Halle Parsemain à Fos-su-Mer ce mercredi 2 avril sont occupées. Aux 350 personnes présentes sur place s’ajoutent quelque 150 participants connectés à distance en direct. Tous sont réunis pour le coup d’envoi de plus de trois mois d’échanges autour de l’avenir industriel de la zone de Fos Berre.
« C’est un exercice inédit de démocratie que nous nous offrons » souligne le préfet Georges-François Leclerc en introduction devant un parterre composé au premier rang d’élus. La plupart des maires de la zone, à l’exception de Patrick de Carolis, le maire d’Arles, empêché pour une contrainte d’agenda sont là. Arles accueillera le 2 juin une réunion publique très attendue consacrée au projet de ligne à très haute tension et ses éventuelles alternatives.
René Raimondi, hôte de l’événement, qui défend avec ferveur depuis deux ans la transformation verte de la zone industrielle, dit quelques mots d’accueil et mesure bien l’importance du moment. La présidente de la Métropole et du Département, Martine Vassal, le président du port Christophe Castaner et Isabelle Campagnola-Savon, représentant Renaud Muselier, le président de la Région Sud, interviendront plus tard après la première vague d’interventions des participants pour dire l’importance des transformations en cours pour le territoire et l’intérêt d’en débattre.
Après la présentation à la presse la veille, le dispositif imaginé par la Commission nationale du débat public (CNDP) « Fos Berre Provence – un avenir industriel en débat », à la suite de la saisine des préfets concernés par les projets industriels, entre dans le vif du sujet. Audrey Richard-Ferroudji, la présidente du débat public est aux commandes de la soirée avec le renfort d’une animatrice efficace chargée de distribuer la parole et d’encadrer le tempo. Car il s’agit bien dès ce premier rendez-vous de commencer les échanges pour interroger la vocation industrielle du territoire et les changements induits par l’arrivée massive de nouveaux investissements.
Des questions sur le fond et sur la méthode
Les questions et points de vue sont nombreux et se succèdent durant trois quarts d’heure sans filtre. Simples habitants, syndicalistes, entrepreneurs, collectifs, associations, lycéens… Le panel des interventions est large. Les préoccupations sont nombreuses et adressent les grands thématiques qui seront traitées jusqu’à la mi-juillet : comment donner accès aux sites alors que les infrastructures sont déjà saturées ? Qui va financer ? Quelle place et quel périmètre pour les mesures de compensations imposées aux industriels ? Quelles formations sont disponibles sur le territoire pour accéder aux nouveaux emplois ? Quid de la sobriété énergétique pour réduire la consommation électrique ? Quelles sont les études d’impact disponibles sur les différents sujets ?
Les prochaines réunions thématiques organisées sur le territoire :
23 avril : atelier-forum « Industrie verte : transition ou révolution industrielle ?», à Martigues, de 18h à 20h
29 avril : réunion publique territoriale « Les projets liés à l’hydrogène dans le Val de Durance», à Manosque, de 18h à 20h
30 avril : réunion publique territoriale « Le projet de ligne THT dans le Gard et le pays d’Arles », à Beaucaire, de 18h à 20h
Rendez-vous sur la page agenda du site internet pour consulter tous les évènements du débat public.
Les interrogations concernent aussi la méthode choisie. Certains participants pointent la lourdeur de ce débat global qui va multiplier les rendez-vous. « Nous ne pourrons pas tout suivre » s’inquiète ce responsable associatif. Pour rassurer, la CNDP fait valoir les multiples outils mis en place pour consulter les documents à distance. « Si vous n’avez pas pu partager votre point de vue ou poser vos questions au cours de la réunion, vous pouvez le faire à tout moment en vous rendant sur notre plateforme participative » souligne l’autorité dont les principes indépendance à l’égard du pouvoir et de neutralité dans le débat ont été rappelés par son président Marc Papinutti, présent à Fos. L’intégralité de la vidéo de cette première rencontre sera d’ailleurs accessible en ligne d’ici quelques jours. De son côté le préfet s’engage à rendre public toutes les études actuellement en préparation pour nourrir es échanges. « Fos Berre Provence – un avenir industriel en débat », c’est parti !
Lien utile :
Une première en France, coup d’envoi de « Fos Berre Provence – un avenir industriel en débat »