Les relations entre la majorité municipale Printemps Marseillais et le Grand port maritime de Marseille (GPMM) ont connu surtout des bas depuis 2020. Le maire, Benoît Payan, semble vouloir tourner la page avec l’adoption, lors du conseil municipal du 12 décembre, d’une feuille de route « pour une stratégie portuaire compétitive et durable » (voir le document complet ci-dessous).
« Ce Port pourra toujours compter sur notre majorité pour se développer » insiste ainsi le maire de Marseille qui avait lancé en juillet 2022 une pétition contre la pollution maritime, suscitant des réactions amères des acteurs économiques et maritimes.
Si le GPMM est le principal partenaire de la Ville sur le sujet du port, la feuille de route de la Ville englobe également d’autres partenaires portuaires, comme le Chantier naval de Marseille et l’Union maritime et fluviale (UMF), ainsi que les autres collectivités – Région, Département et Métropole – ou encore la SNCF.
Stratégie portuaire : rétrofit durable, zone ECA, énergies durables…
L’objectif de cette feuille de route est de renforcer la coopération entre la Ville, le Port, et les différents partenaires concernés sur l’emploi et le développement économique. La Ville souhaite aussi mettre l’accent sur la santé des riverains. Parmi les principales propositions, celles de développer davantage l’activité historique du port plutôt que les opérations immobilières, faire du rétrofit durable ou encore développer les capacités de production énergétique sur le port (géothermie, thalassothermie, énergie houlomotrice …).
Sur le plan de la santé, la Ville souhaite relancer les négociations intergouvernementales pour l’instauration d’une zone ECA (zone de contrôle des émissions atmosphériques) ainsi qu’une « Clean air zone » – ou ZFE maritime, un projet pour lequel la majorité municipale milite de longue date. La feuille de route mentionne aussi le lancement d’un programme global de requalification et d’amélioration du cadre de vie de l’Estaque, Saint-Henri et Saint-André, « intégrant un apaisement de la RD 568, une piétonnisation et une végétalisation des espaces. »
Enfin, la municipalité souhaite accélérer le calendrier de branchement de la Forme 10, plus proche des habitations que les terminaux croisières.
Une subvention de 3 millions d’euros pour électrifier la réparation navale
Dans la foulée de l’adoption par les conseillers municipaux de cette feuille de route, les élus ont également approuvé l’attribution d’une subvention de trois millions d’euros dans le cadre de la Cenaq (Connexion des navires à quai), un projet chiffré par le GPMM à 160 millions d’euros. Cette subvention est spécifiquement fléchée sur l’électrification de la réparation navale. *
Interpelé par la conseillère municipale, également conseillère régionale, Isabelle Campagnola-Savon, l’adjoint Laurent Lhardit affirme que « 6 millions d’euros sont déjà engagés » sur les dix millions d’euros également promis par la Ville dans le cadre du plan Escale zéro fumées de la Région. « Il y aurait pu y avoir bien plus si la Région n’avait pas refusé à la Ville de Marseille le droit d’apporter sa contribution dans les projets d’électrification des bateaux qui ne le sont pas encore » affirme aussi Laurent Lhardit.
Contacté par Gomet’, le GPMM affirme pour sa part être « très satisfait que la Ville s’engage pour son développement. » Le Port, de son côté, est en pleine élaboration de son propre projet stratégique pour la période 2025-2029, qui doit être dévoilé au printemps 2025.
Document source : la stratégie pour une ville portuaire compétitive et durable
En savoir plus :
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