C’est une vaste partie de Marseille et du territoire, pourtant mal connue des habitants. Le Grand port maritime de Marseille fait tomber les barrières avec le Port center qui vient d’être inauguré, jeudi 3 octobre, au rez-de-chaussée de l’ancienne gare maritime de la Major, à Marseille. L’initiative, appuyée par les collectivités – Région, Métropole, Ville – doit répondre à l’objectif d’ouvrir le port sur la ville, en permettant à ses habitants de découvrir l’activité riche de la zone portuaire.
« Il est vrai que les Marseillais ont pu développer une certaine défiance à l’égard du Port. […] Nous voulons faire renaître chez eux la fierté de l’identité portuaire ! » s’enthousiasme ainsi le président du GPMM, Christophe Castaner. « Longtemps, le Port s’est replié sur lui-même, pour des raisons de sécurité notamment. De plus en plus, nous essayons de nous ouvrir sur la Ville : il y a eu l’ouverture partielle de la Digue du large, les partenariats avec la Ville, la Région et la Métropole, et nous le faisons désormais à travers ce Port center », poursuit l’ancien ministre.
« Ces grilles, il faudrait les brûler ! », s’enflamme pour sa part la présidente de la Métropole Martine Vassal, en référence à celles qui longent le quai de la Joliette et forment la démarcation entre les premiers bassins du Port et le centre ville.
Le Port center se projette temporairement à la gare maritime de la Major pour les JO 2024
Former aux métiers de la mer
Dans les faits, le Port Center est ouvert depuis avril 2024, mais seulement pour les groupes scolaires. Il sera désormais accessible à tous. Sur quelques centaines de mètres, le visiteur déambule ainsi littéralement sur le port – ou plutôt une vue aérienne, imprimée sur le sol – et découvre, à travers écrans et maquettes, l’historique récent de la zone industrialo-portuaire.
En effet, celui-ci ne remonte pas à l’Antiquité mais se cantonne à la genèse de la création du port autonome, de l’activité pétrolière au 19e, au développement du gaz naturel liquéfié (GNL) de nos jours. Une partie de l’exposition met ainsi à l’honneur le groupe CMA CGM, qui déploie cette technologie, avec notamment une maquette du navire Jacques Saadé, du nom de l’ancien PDG du groupe. Enfin, a travers divers écrans disséminés dans la salle, le visiteur peut s’informer sur les différents projets du Port, à l’instar de Deos, le projet de plateforme pour stocker et assembler les éoliennes.
« Ce Port center est la première étape d’une barrière qui tombe » se réjouit également le maire de Marseille Benoît Payan. L’ambition du Port center est aussi de faire découvrir aux jeunes Marseillais, dès le plus jeune âge, les métiers de la mer. « La France est en retard sur la formation aux métiers de l’industrie. A terme, nous allons avoir besoin de 12 000 emplois supplémentaires sur le Port. Nous devons dès à présent former cette jeunesse. Notre ambition est de travailler avec des groupes scolaires pour faire connaitre ces métiers », alerte Christophe Castaner.
Pour faciliter l’accès aux métiers, un partenariat avec le lycée professionnel La Floride a été forgé et une partie de l’exposition met en avant le metavers Forindustrie, pensé pour faire connaître les métiers de l’industrie aux jeunes à travers une plateforme ludique. De son côté, la région, représentée par son président Renaud Muselier, a annoncé un partenariat avec le GPMM pour accroître l’attractivité de l’emploi dans la filière maritime et portuaire en favorisant la découverte de ces métiers.
Une installation temporaire avant un déménagement dans le futur siège du Port
L’implantation du Port center dans la gare maritime de la Major est néanmoins temporaire. En effet, celui-ci a vocation à déménager, d’ici cinq ans, dans le futur siège du GPMM, à la Joliette, à l’horizon 2030.
Le port compte poursuivre sa stratégie d’ouverture vers la population. « Nous avons des projets, notamment du côté de l’Estaque, où nous souhaitons aménager un espace entre l’anse de Saumaty et la plage de Corbières. Mais nous devons le faire avec les collectivités locales. Le nouveau siège du Port aura aussi vocation à être ouvert, de la Joliette jusqu’au Mucem, tout en maintenant l’activité économique. Je suis convaincu que nous pouvons trouver un point d’équilibre » projette ainsi Christophe Castaner.
Le projet du Phare, le nom du futur siège du Port, fait actuellement l’objet d’une procédure d’appel d’offres. Quatre groupements sont actuellement en lice : Bouygues associé à l’agence danoise Henning Larsen et Rougerie + Tangram, Eiffage avec les architectes Corinne Vezzoni et Philippe Matonti, NGE avec Rudy Ricciotti et l’agence Carta-Reichen et Robert Associés et enfin le groupe Patriarche.
En savoir plus :
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