La conférence de presse tenue ce mardi 4 mars en début d’après-midi à l’Hôtel de Région par Renaud Muselier, le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d’Azur et le président de la CCI métropolitaine Aix-Marseille Provence, Jean-Luc Chauvin, promettait aux medias invités une annonce importante concernant le centre-ville de Marseille et son attractivité malmenée ces dernières semaines avec le départ annoncé des Galeries Lafayette du Centre Bourse et du centre commercial Prado Shopping (groupe Klépierre). Une onde choc qui n’est toujours pas retombée et qui mobilise les décideurs.
Ainsi Renaud Muselier et Jean-Luc Chauvin, qui ne désespèrent pas de faire changer d’avis le groupe Galeries Lafayette, prennent l’initiative d’écrire au Premier ministre François Bayrou pour le mobiliser avec l’idée de flécher une partie des fonds (100 millions d’euros) du plan Marseille en grand vers le centre-ville. Nous publions ici l’intégralité de la lettre adressée par les deux hommes au Premier ministre lundi 3 mars.
Monsieur le Premier ministre,
Permettez-nous d’attirer personnellement votre attention sur la situation des commerces des Galeries Lafayette, à Marseille, dont le groupe a récemment annoncé la prochaine fermeture, laissant planer sur le centre-ville de la deuxième ville de France le risque d’une immense friche commerciale en plein centre-ville, la plus grande d’Europe.
En effet, avec ses 22 800 m2 de foncier occupé par ses commerces marseillais emblématiques et essentiels, le vide laissé serait particulièrement difficile, avec de véritables risques en cascade pour les autres commerces du Centre Bourse (48 800 m2 au total). En tant que Président de Région et Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie d’Aix-Marseille Provence, dont la compétence économie est au cœur des politiques publiques, nous souhaitons vous alerter sur cette nouvelle crise pour la capitale régionale.
Depuis 2020, la situation du centre-ville s’est particulièrement aggravée, avec une insécurité grandissante ressentie à 85% par les Marseillais dans une récente enquête d’opinion. La paupérisation, l’insécurité galopante et un aménagement commercial laissé identique après les émeutes de l’été 2023, font d’ailleurs partie des raisons invoquées par le groupe Galeries Lafayette quant à leur retrait du centre-ville de Marseille.
La bataille pour le maintien des Galeries Lafayette devient donc une question vitale pour l’avenir de la ville. L’initiative prise par le préfet de Région, volontaire et collective, est salutaire. Le plan Marseille en grand, lancé par le Président de la République en 2021, consiste en l’engagement de 5 milliards d’euros pour la ville, et offre des perspectives uniques ! Cependant, d’après le rapport de la Cour des comptes, seuls 1,3% de ces crédits avaient été consommés fin 2023, ce qui pose la question du ressenti concret de l’effet de ce plan. Depuis, la situation a forcément et heureusement évolué, comme en témoigne la vitalité du plan sur le volet transports.
Aussi, nous vous proposons de consacrer une partie de cette enveloppe financière, initialement prévue sur l’ensemble des thématiques d’avenir prévues dans le plan, au sauvetage du centre-ville de Marseille.
Une enveloppe de 100 millions d’euros, consacrée au maintien des Galeries Lafayette, à la requalification, la sécurisation et l’aménagement du centre-ville est essentielle pour répondre à cet enjeu d’urgence. En parallèle, la Région et la Chambre de commerce et d’industrie d’Aix-Marseille Provence s’engagent pour mener une étude flash sur les besoins de cet espace et faire des propositions concrètes pour le sauver. Cette étude sera menée et pilotée de façon collective, avec l’ensemble des acteurs compétents et capables.
Nous nous tenons naturellement à votre entière disposition pour évoquer ces sujets avec vous et donner une impulsion que la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur accompagnera à hauteur de ses moyens et de ses compétences, à vos côtés.
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Premier Ministre, l’expression de notre haute considération.