Dans un communiqué la Fédération bancaire française réaffirme son soutien à l’industrie de défense française, en publiant une première estimation du financement actuel via le crédit bancaire.
À l’heure actuelle, les six plus grandes banques françaises soutiennent les entreprises de défense à hauteur de 37 milliards d’euros, avec une hausse importante depuis 2021. Selon cette estimation, les banques françaises financent près de deux fois plus la base industrielle et technologique de défense (BITD) que son poids statistique dans l’économie. Selon la FBF, l’engagement des banques françaises en soutien de l’industrie de Défense va au-delà des prêts, cautions ou lignes de crédit aux entreprises : elles financent aussi l’acquisition des matériels français exportés, avec au moins 12 Mds€ de prêts aux clients et partenaires des industriels français.
Sur la suggestion des professionnels de la Défense, elles ont installé des « référents défense » chargés de la liaison entre les établissements et les entreprises du secteur, pour traiter de cas spécifiques remontés au ministère des Armées.
Des entreprises plus endettées que les autres
L’engagement des banques ne signifie pas que toutes les demandes des 4 000 entreprises de la base industrielle et technologique de défense sont toujours acceptées. Ainsi que le souligne le ministre des Armées (discours du 7 janvier 2025), les entreprises de la BITD sont plus endettées que les autres. Les banques françaises les accompagnent de façon responsable, c’est-à-dire jusqu’au niveau où leur endettement deviendrait problématique. Les banques sont disponibles pour contribuer à un dialogue de place qui permette d’identifier les meilleures pistes pour traiter cette question : visibilité des commandes, situation des délais de paiement, niveau des fonds propres…
La Défense face aux notations
Les banques rappellent régulièrement qu’il convient d’éviter les signaux qui considéreraient le secteur de la défense comme une activité problématique en soi ou nocive (taxonomie verte et taxonomie sociale, approches des notations ESG, cadre du devoir de vigilance…). Les politiques sectorielles des six principales banques n’excluent pas l’industrie de la Défense des secteurs financés. Chacune examine de façon continue les formulations de ces politiques pour lever toute éventuelle ambiguïté ou imprécision. Ce même travail de transparence devrait être fait par les constructeurs d’indice, par les gestionnaires d’actifs, plus globalement par les investisseurs. Cette transparence est nécessaire pour que le financement des fonds propres de l’industrie de défense soit mieux accessible aux investisseurs institutionnels et particuliers.
Non au livret A !
Le fléchage de l’épargne réglementée (livret A et LDDS) vers le financement de la défense, ou la création d’un Livret dédié, ne sont pas les solutions pour régler le vrai défi du renforcement des fonds propres de ces entreprises en croissance. En effet, de tels outils, dont les clients attendent une sécurité et une liquidité totale, ne sont pas adaptés pour permettre des investissements en fonds propres, sur le long terme.
Pour Slawomir Krupa, président de la FBF : « Les difficultés liées à la structure financière de certaines entreprises du secteur ne doivent pas être niées et des circuits ont été mis en place pour les traiter avec les pouvoirs publics. ».
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L’intégralité du communiqué de la Fédération bancaire française
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