Une génération pour Marseille lance son référendum

Alors que les prochaines élections municipales de 2026 se profilent dans moins d’un an et qu’une réforme du mode de scrutin est toujours envisagée, les personnalités politiques marseillaises avancent à pas de loup et se positionnent prudemment sur l’échiquier électoral, sans pour autant faire éclore de candidat clairement établi pour reprendre le fauteuil de maire. Alors qu’à gauche, LFI mène une consultation « Marseille en vrai » , du côté de la droite et du centre aussi, les consultations sont lancées.

Le collectif une Génération pour Marseille propose en effet tout au long du mois d’avril un “référendum” sous forme de formulaire comprenant quinze propositions pour Marseille (voir ci-dessous). Ces propositions résultent elles-mêmes d’une mission de consultation menée ces dernières semaines par l’ex-candidate (Ensemble) aux législatives Najat Akodad et le conseiller municipal (LR) Pierre Robin.

Une Génération pour Marseille : « Prendre le pouls des Marseillais »

« C’est l’occasion de renouer avec la tradition du terrain politique, de faire du porte à porte, de tracter… mais le référendum sera également disponible en ligne » introduit le président du collectif Romain Simmarano, à l’occasion de conférence de presse de lancement du référendum, organisée au William tennis club de Marseille, vendredi 28 mars. Il précise que cette liste de propositions « n’est pas un programme, mais vise à prendre le pouls des Marseillais sur des sujets susceptibles de les intéresser. »

Parmi les 531 propositions ayant émergé de la mission, un tri a été opéré en amont pour déterminer quelles étaient les propositions concrète et viables sur le plan économique. Les questions, aux contours volontairement imprécis, ont vocation à susciter le débat et, à l’issue, une réponse tranchée : oui ou non.

A l’issue de la conférence de presse, ce vendredi 28 mars, quelque 200 premiers exemplaires du formulaire ont été distribués au cours de la soirée qui s’en est suivie, où l’on pouvait croiser plusieurs personnalités de la sphère politique marseillaise ou nationale, à commencer par l’ex-secrétaire d’Etat à la Ville (aujourd’hui toujours conseillère régionale) Sabrina Agresti-Roubache.

Sécurité, bibliothèque, “pôle de nuit”, digue du Large … du neuf et du déjà vu

Parmi les propositions, la thématique sécuritaire tient le haut du panier : le questionnaire interroge ainsi sur « l’utilisation de l’intelligence artificielle et de drones de sécurité pour détecter et sanctionner les incivilités à Marseille » ou encore « la mise en œuvre d’une règle d’or “Tolérance zéro incivilités” applicable à tous les domaines de compétences de la ville. »

Mais le collectif souhaite porter d’autres propositions qui se veulent plus engagées comme « un grand plan pour la lecture contre l’illettrisme à Marseille » qui impliquerait des horaires d’ouverture plus larges pour les bibliothèques, ou encore « la prise en charge de la première licence sportive des enfants marseillais.» On trouve aussi dans le lot la candidature du stade Vélodrome pour accueillir la Champion’s League et l’organisation « d’une journée de célébration des Marseillais chaque 28 août. »

Dans le lot, certaines mesures ne sont pas tout à fait nouvelles : le référendum propose aux Marseillais de se prononcer sur « la mise en place d’un casino ainsi que d’un véritable pôle de nuit pour contribuer au financement des services publics », une idée déjà émise en 2016 par Jean-Claude Gaudin, qui proposait à l’époque d’installer un casino à la place de l’actuelle Villa Méditerranée. Ce que ne réfutent pas les protagonistes du collectif : « Ce n’est pas le seul à avoir porté ce projet. Nous n’avons pas le complexe d’appartenir ou pas à l’époque Gaudin mais nous n’avons pas peur non plus de dire qu’en 25 ans de mandat, il y a eu des bonnes idées », affirme Romain Simmarano.

Le collectif reprend aussi l’idée de l’ouverture de la digue du Large, expérimentée à l’été 2023, mais pour laquelle le Port de Marseille-Fos souligne l’aspect complexe lié aux conditions de sécurité.

Pour ce premier référendum, Une génération pour Marseille vise un minimum de 5000 participations « pour être crédible » et souhaite cibler l’ensemble des secteurs. Un acte 2 et un acte 3 du référendum sont d’ores et déjà annoncés, pour soumettre à l’avis des Marseillais de nouvelles propositions. Il faudra encore attendre quelques mois avant de connaître le nom de la personnalité politique qui, peut-être, incarnera ces mesures à travers un programme.