Ce 5 juin dernier se déroulait la présentation du collectif citoyen « RIM : République indépendante Marseille » dévoilant un projet mêlant engagements associatifs, neurosciences, et récompenses solidaires afin de lutter contre les incivilités croissantes à Marseille.
Imaginée par Vincent Berge et Stéphanie Martel-Reison depuis plus d’un an maintenant, cette initiative repose sur un principe : « RIM ne parle pas de punir les incivilités, mais de valoriser les engagements. RIM ne moralise pas, mais récompense les bonnes actions. »
Une réponse citoyenne aux tensions urbaines
Autour du duo (par ailleurs dirigeant de la société United Crocos), un collectif de citoyens engagés s’est mobilisé pour proposer une réponse concrète à l’augmentation des incivilités et de l’insécurité à Marseille : saleté, pollution du littoral, conduite dangereuse, violences, dégradations volontaires… La solution portée par « RIM Marseille République » : valoriser l’acte bénévole en l’intégrant à une mécanique de récompenses.
« Lutter contre les incivilités en valorisant le bénévolat sociétal », tel est l’objectif affiché. À travers une plateforme numérique, les habitants sont invités à s’engager dans des actions concrètes en lien avec une vingtaine d’associations partenaires, puis à recevoir des récompenses offertes par des entreprises impliquées dans des démarches RSE. Le tout vérifié via un QR code, garant de l’engagement réel.
Neurosciences et sentiment d’appartenance au cœur du dispositif
Inspirée par les neurosciences, la plateforme s’appuie sur le circuit de la récompense pour provoquer un changement d’habitude. « C’est bête mais dans l’éducation, on a besoin de ce genre de choses », explique Vincent Berge.
Dès lors, l’idée est d’utiliser nos biais cognitifs à bon escient : « Au lieu de lutter contre les biais cognitifs, jouons avec pour encourager des comportements plus durables », explique Maude Rasamimanana, experte du sujet. Ainsi, le circuit de la récompense peut faire changer les mentalités en créant un « réflexe pavlovien » souligne Vincent Berge.
Ce projet repose aussi sur une forte dimension communautaire. Le sentiment d’appartenance à un groupe (les « citoyens RIM ») devient un levier de transformation : « L’appartenance pour se sentir bien », résume Stéphanie Martel-Reison. Dans ce contexte le « parcours RIM » consiste à obtenir un “passeport citoyen” en répondant à 10 questions sur le civisme avec humour, réaliser des actions concrètes avec des associations, et enfin utiliser les points accumulés pour accéder à des avantages exclusifs (bon d’achats, offres diverses…).
Un mouvement marseillais entre rébellion et solidarité
La dynamique semble déjà bien lancée : plus de 350 citoyens RIM, plus de 20 associations partenaires (dont Un déchet par jour, Fondation Recherche Médicale, MarseilleS au pluriel…), 20 entreprises engagées, et 2 500 abonnés TikTok.
« La RIM s’inscrit dans une tradition marseillaise de résistance et d’indépendance. Elle réinvente cette histoire pour créer un mouvement citoyen moderne et engagé », précisent les fondateurs. De plus, la plateforme entend sensibiliser tous les usagers de la ville car habitants comme touristes sont concernés.
Avec ses slogans percutants « Contre le mépris, on dresse l’entraide » ou encore « La solidarité pour moteur », RIM entend encourager l’engagement pour transformer chaque petite action en un acte civique valorisé. « Si tout le monde fait quelque chose à sa petite échelle, ça peut marcher » affirme Vincent Berge.
Liens utiles :
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