À l’occasion de la première année d’installation des six agriculteurs biologiques sur son site du camp Lambert situé à proximité du quartier du Charrel, la Ville d’Aubagne dévoile, jeudi 11 avril, sa stratégie d’agriculture périurbaine. Le terrain avait été préempté par la Ville d’Aubagne en octobre 2022 qui a payé un peu plus de 1,6 million d’euros pour se l’octroyer.
« Nous sommes six agriculteurs, productrices et producteurs de plantes aromatiques et médicinales, de fruits, de légumes, d’œufs et de volailles réunis sur les terres de Campagne Lambert, pour une production labellisée Agriculture Biologique. Nous sommes toutes et tous engagés depuis plusieurs années dans un parcours d’installation agricole long et complexe. Etant donné nos trajectoires respectives, nous sommes particulièrement conscients de la chance que représente cette installation dans un cadre protecteur, avec la mise à disposition de bâti agricole, la possibilité de se raccorder au Canal de Provence et l’oreille attentive de la commune concernant la nécessité d’habiter à proximité des parcelles. En plus d’une démarche agronomique adaptée aux enjeux posés par le dérèglement climatique, nous partageons une même volonté de travailler collectivement sur ces espaces voisins et partagés. » déclarent les paysans du camp Lambert.
« L’agroécologie, cela implique certains principes : le respect de la vie du sol, la réduction ou la suppression de l’usage des produits phytosanitaires. Cela implique que l’on cherche à permettre, autrement, la croissance des plantations, à s’appuyer sur la fertilité naturelle des sols. Nous souhaitons aussi minimiser la perte de ressources, comme l’eau. Dans cette démarche, on favorise également une véritable mixité génétique chez nos plantes. » s’exprime Alice, maraichère et agricultrice au camp Lambert.
« On a repris la Cuma, la Cuma (coopérative d’utilisation de matériel agricole), c’est la structure juridique qui nous lie tous et toutes et qui permet d’acheter du matériel agricole, notamment des tracteurs et de le mettre en commun. On a également conçu un réseau primaire d’irrigation. », détaille Théophile, l’un des six agriculteurs aubagnais et producteur d’huile d’olive. « Nous avons déjà planté 50 oliviers et on va commencer à produire cet été un maraîchage diversifié, tomates, courgettes, poivrons, oignons… », liste Enis Gharbi, associé de Théophile, aux abords de la Bastide Magnan, propriété bourgeoise et chargée d’histoire.
Presque un an après leur arrivée, l’heure est au premier bilan. « Dans le département, un tiers de la superficie est utilisé pour l’agriculture mais le nombre d’exploitations agricoles a chuté de 50% en 20 ans. Ce projet répond au défi de préservation des terres agricoles et la capacité de production, l’alimentation de proximité et de qualité et enfin d’inciter les acteurs économiques de relocaliser leur production » souligne ainsi le maire d’Aubagne, Gérard Gazay.
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