L’observatoire de la qualité de l’air en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, AtmoSud, a présenté son rapport concernant la qualité de l’air en 2023, mercredi 17 avril. Les améliorations sont contrastées en fonction des territoires.
L’observatoire de la qualité de l’air constate pour l’année 2023 « une amélioration significative mais des enjeux sanitaires [qui] restent importants pour atteindre des concentrations en polluants inférieures aux recommandations de l’OMS. » Les résultats de cette étude sont issus du réseau de surveillance composé de stations de mesure de référence installées à différents points de la région, d’un dispositif participatif (avec le projet Capt’air citoyen lancé en mai 2023, détaillé ci-dessous), de l’inventaire des émissions et de cartographies issues de modélisations.
La réduction de la place de la voiture améliore la qualité de l’air
AtmoSud utilise l’indice Icair365 qui permet de mesurer de façon cumulée quatre polluants réglementés (particules fines et ultrafines, ozone, oxyde d’azote) en se basant sur les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Ainsi, chaque point de l’indice Icair365 représente un dépassement d’une des lignes directrices de l’OMS. L’intérêt de cet indice est de mettre en évidence les zones à exposition multiple.
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Bonne nouvelle : pour l’année 2023, l’ensemble des polluants est globalement à la baisse. Pour la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, « les évolutions les plus marquées sur les cinq dernières années sont observées pour les villes de Toulon (-1.2), Aix-en-Provence (-0.7) et Nice (-0.7). Pour les grandes agglomération de la région comme Nice ou Marseille, la valeur de Icair365 se situe entre 4 et 5 pour l’ensemble des villes » explique Damien Piga, ingénieur chez AtmoSud. Malgré cette légère baisse observée, « les concentrations en polluants sont au moins quatre fois supérieures aux recommandations de l’OMS. »
Selon l’observatoire, les diminutions de l’indice « sont en partie dues à une amélioration des concentrations en dioxyde d’azote (NO₂) assez homogènes dans l’ensemble des villes. » Elles ont globalement diminué de 15% à 25% dans les principales villes de la région. Atmosud attribue cette tendance à « l’amélioration technologique des véhicules et la réduction de la place de la voiture ainsi qu’à des actions prises localement sur le développement des transports en commun et des mobilités douces. »
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La combustion du bois responsable de 45% des émissions de particules fines
L’évolution de l’indice Icair365 est principalement associée aux variations des particules fines. Elles ont ainsi diminué de 37% à Toulon sur la période 2019-2023. Dans le même temps, elles ont augmenté de 3% dans les villes de Marseille et Gap. Dans notre région, le seul secteur résidentiel représente 45% des émissions de particules fines, soit le premier émetteur. Dans l’agglomération de Gap, la contribution de cette source représente jusqu’à 69% des émissions de particules fines, 60% dans l’agglomération de Manosque et 53% à Marseille.
Globalement, les sources de pollution dans notre région sont multiples et concernent différents secteurs tels que l’industrie, le transport (maritime, routier et ferroviaire) et agricole. L’association avertit que « les multiples sources d’émissions conjuguées à un fort ensoleillement exposent la région à une pollution photochimique faisant partie des plus élevées d’Europe. » L’observatoire rappelle également que des mesures de réduction sont préconisées dans les quatre plans de protection de l’atmosphère de la région et dans le plan d’urgence de la qualité de l’Air de Marseille.
Mesure territoriale de la neutralité carbone
AtmoSud annonce également l’évolution de la plateforme Cigale qui évalue la performance de chaque territoire vers sa neutralité carbone en calculant leur captation carbone. La neutralité carbone signifie que « les émissions de gaz à effet de serre (GES) issues des activités humaines sont à l’équilibre avec les capacités de la végétation et de nos forêts à capter le carbone émis. Pour atteindre cet objectif, il est nécessaire de diminuer nos émissions de GES et dans le même temps de renforcer la capacité de nos écosystèmes à capter le CO₂ présent dans l’atmosphère. »
Dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, seulement 8% des émissions de carbone sont compensées. À l’échelle régionale, ces émissions s’élèvent à 37 mégatonnes et proviennent essentiellement de l’industrie (42%) et du transport routier (27%).
En revanche, plusieurs territoires ont un bilan d’émissions de CO₂ positif (c’est-à dire que les écosystèmes captent plus de CO₂ que les quantités émises sur leur territoire). Ils se situent essentiellement en zones rurales. Par exemple, la ville de Nice compense 0,4% de ses émissions de gaz à effet de serre, tandis que la commune de Saint-Martin-Vésubie séquestre 333% de ses émissions. Pour rappel, en France, la stratégie nationale bas carbone (SNBC) vise la neutralité carbone en 2050.
Document source : le bilan complet d’Atmosud
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