A l’occasion de la visite municipale de la ferme urbaine et traiteur engagé Terre de Mars à Sainte-Marthe le 25 janvier, Gomet’ a interrogé Aïcha Sif, adjointe au maire de Marseille chargée de l’agriculture urbaine, sur les freins au développement de l’agriculture en ville et les solutions envisagées pour accélérer sa croissance.
Selon l’élue, tout commence par « se déplacer » pour « voir le travail des agriculteurs ». Ainsi, elle déplore que l’ancienne équipe municipale n’ait pas pris l’initiative de créer ces rencontres plus tôt : « au sein de la Mairie, il n’y avait pas d’agenda proprement dit de l’agriculture urbaine ». Outre ce manque d’engagement, Aïcha Sif remarque « le problème du foncier » qui est « extrêmement conflictuel à Marseille ». Le maire de Marseille, Benoît Payan, appuie son propos puisqu’il clame ce jour-là : « il faut arrêter de bétonner » et « sanctuariser les terres agricoles. » Objectif : nourrir plus sainement les citoyens avec des productions locales.
Par ailleurs, l’adjointe mesure le besoin des jeunes « de se reconnecter avec le vivant » puisqu’ils sont « en rupture avec notre agriculture ». L’un des agriculteurs note également son étonnement lorsque certains enfants visitent la ferme avec l’école : « Ils sont nombreux à n’avoir jamais vu un légume poussé ».
Aïcha Sif : Développer les points de ventes en ville
Pour habituer les citoyens à de nouvelles habitudes de consommation et d’alimentation, faudrait-il que les produits soient vendus à proximité due chez eux. Ce qui n’est pas encore le cas. Aïcha Sif confie à Gomet’ la nécessité de « multiplier les points de ventes à Marseille » car « nous ne sommes pas assez riches de ces espaces ». Actuellement, le seul lieu où les produits de producteurs locaux sont commercialisés en direct est au Cours Julien « mais ce n’est pas suffisant » selon l’élue. La municipalité a commencé un travail commencé avec AMAP (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne) et avec les paniers marseillais. Enfin, Aïcha Sif propose donc de développer « des halles alimentaires » au cœur de la ville car « il ne faut pas oublier les pêcheurs ».
Liens utiles :
> L’agriculture urbaine marseillaise en quête de foncier
> La 2e édition des journées des agricultures urbaines en Méditerranée
> [Aménagement] L’ agriculture urbaine, un sujet éminemment politique