À l’origine, la promesse de la mairie d’Aix-en-Provence était de transformer le couvent des prêcheurs en un musée Picasso. Après quatre ans de négociations infructueuses avec Catherine Hutin, belle-fille du célèbre peintre espagnol, la Ville a décidé en septembre dernier d’abandonner le projet. Elle vient de mettre en vente l’ancien collège de la place des Prêcheurs, déclenchant un tollé de l’opposition municipale aixoise.
Lundi 15 mars, sur le site officiel de la Ville d’Aix-en-Provence, la nouvelle tombe. « Cession d’un ensemble immobilier de la ville d’Aix-en-Provence : ancien couvent des Prêcheurs, place des Prêcheurs », renseigne le communiqué. Pas un mot de plus pour l’ancien palais de justice du centre-ville d’Aix-en-Provence. Vieux de 794 ans (XIIIè siècle), il s’agit de la plus importante surface bâtie du centre historique, plus de 6000 mètres carrés tout de même.
Une structure historique qui devrait donc faire l’objet d’une opération immobilière lucrative pour la municipalité. Certains élus dénonce une braderie patrimoniale et auraient préféré un autre sort pour le couvent dominicain.
L’opposition conteste la cession du couvent des Prêcheurs
Le mouvement d’opposition municipale Aix en partage (le mouvement de gauche, écologiste et citoyen) a réagi à cette mise en vente d’une partie du patrimoine aixois. « Quel gâchis ! Quelle ineptie ! Une vente, mais pour faire quoi ? » se demandent les adhérents du groupe de gauche dans un communiqué du 18 mars, dénonçant le fait que « le cahier des charges est extrêmement vague et la Ville ne prévoit aucun projet spécifique ».
Une incompréhension partagée par les membres d’Aix au cœur (LREM, mouvement radical). « Nous ne voulons pas que l’Histoire d’Aix-en-Provence et son patrimoine soient livrés aux promoteurs privés », indique un communiqué. En plus d’un moratoire sur la vente du couvent, Anne-Laurence Petel et ses collaborateurs proposent plutôt « une oasis des prêcheurs ». Cette alternative imaginée l’été dernier par le groupe de la majorité présidentielle représenterait, sous la forme d’ateliers, « un tiers-lieu de création artistique et de valorisation de l’artisanat, d’apprentissage et de partage des savoirs ».
Plus d’informations sur ce projet dans le communiqué du groupe d’opposition page suivante.