Dans l’amphithéâtre de la « Manufacture », édifié dans l’ancienne usine d’allumettesfermée en 1972 près de la gare routière d’Aix-en-Provence – devenue en 1993 la Cité du livre – la maire, Sophie Joissains, présente « la biennale d’art et culture » le 23 février. Nommée « Une 5eme saison », la biennale est pourtant la toute première édition pour la ville. L’événement se déroulera du 26 mars au 21 décembre 2022, échelonné sur 4 temps forts au rythme des 4 saisons.
Cette biennale est « un cri de vie » répète Sophie Joissains se félicitant d’avoir « senti ce besoin de créativité » à l’heure du confinement de 2020. C’est aussi une consolation ou« un tremplin» pour la ville d’Aix-en-Provence qui avait postulé en 2021 au label de l’État Capitale française de la culture, mais qui n’a pas été retenue face à Villeurbanne. Pour l’édile aixoise, la désignation de Marseille comme Capital européenne de la cultureen 2013 estune raison de cet échec, a-t-elle rappelé au conseil municipal du 10 février. L’élue d’opposition Béatrice Bendele (Aix au coeur) était d’ailleurs dubitative sur ce projet à 3 millions d’euros fléché sur la culture (pour un budget total de 280 millions d’euros).
5 parcours pour célébrer le printemps
La saison du printemps du 26 mars au 14 avril 2022 est annoncée par les pivoines roses et blanches de l’affiche. Les expositions, spectacles, installations proposées par 70 partenaires culturels seront catalysées par un week-end d’ouverture, les 26 et 27 mars, où les activités pluridisciplinaires seront disséminées sur cinq parcours aux quatre coins de la ville.
Le 1er parcours, incite à rejoindre l’œuvre géante « la Rose des vents » de Jean-Michel Othoniel sur l’esplanade Beisson puis à admirer le spectacle en suspension « bleu tenace » du Centre international des arts en mouvement (CIAM), présenté par sa co-directrice Chloé Béron comme « une forme poétique et fédératrice en écho à la Rose des vents ». Un 2ème parcours est dédié au vivant et à l’animal. La bibliothèque des Méjanes donne sa place à l’accrochage de bande dessinée « Même pas mort » qui exposera des têtes de morts revisitées. « Quoi de mieux que des têtes de morts pour célébrer la vie ! » lâche Serge Darpeix, directeur artistique de l’office du tourisme d’Aix-en-Provence, qui présente l’autre exposition de dessins dédiée à Stéphane Blanquet « À la racine » dans la galerie de La Manufacture. En parallèle, la biennale invite le plus jeune public à rechercher son animal totem guidé par les sons et les indices dispatchés dans le Forum culturel.
Un 3ème parcours est destiné à mettre en valeur les artistes aixois. L’artiste Karine Debouzie investit le Pavillon Vendôme, aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur, lieu avec lequel elle « réfléchissait à dialoguer depuis 3 ans ». L’école supérieure d’art qui « n’est pas toujours bien connue des Aixois » selon Sophie Joissains, ouvrira ses portes pour faire découvrir la création de 7 élèves diplômés. Le 4ème parcours invite les visiteurs à une grande marche artistique de plusieurs heures, dans les hauteurs d’Aix pour admirer la Sainte-Victoire, menée par le chorégraphe et performeur Robin Decourcy. Un dernier parcours est proposé dans le quartier de Jas de Bouffan, passant de la bibliothèque Les Méjanes des Deux Ormes, à un concert à la Fondation Vasarely et aux ateliers du CIAM.
Sophie Joissains témoigne à plusieurs reprises sa volonté d’adresser tous les publics et tous les arts, discours que le dossier de presse appui formellement : la biennale doit « se rependre telle une sève dans toutes les ramifications du corps social ». Nathalie Allio, la directrice de la Culture de la Ville depuis plus de 11 ans, installée dans l’enceinte de l’ancienne manufacture des allumettes, conclut également que le monde économique prendra part à l’événement. Dans le cadre d’un partenariat avec Arsud, un organisme de la région Sud pour les arts et spectacles, la Ville d’Aix envisage « d’organiser des rencontres avec les professionnels. »
Dossier de presse de la biennale
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