Nous publions aujourd’hui la tribune* de la députée LREM Alexandra Louis consacrée à la question du logement. La parlementaire, élue dans la 3e circonscription des Bouches-du-Rhône (13e, parties des 12e et 14e arrondissements de Marseille), est depuis le début de son mandat particulièrement impliquée dans la lutte contre l’habitat dégradé. Alexandra Louis a notamment été associée en décembre 2018, par le Premier ministre, à la mission parlementaire de lutte contre l’habitat indigne en France. Alors qu’elle a décidé de e mettre en retrait de la campagne électorale en cours, elle fait part dans le texte que nous publions de ses propositions pour que le logement devienne une véritable priorité municipale.
Il y a bientôt trois ans, j’entrais dans un appartement…
Il y a bientôt trois ans, j’entrais dans un appartement du 8e étage du bâtiment A du Parc Corot et j’ouvrais la porte sur une terrible tragédie. Terrible par sa réalité. Terrible par le silence dans lequel elle était étouffée depuis trop longtemps. Je me souviens de cette minute où nous sommes restés figés face à une mère de famille, portant dans ses bras un nourrisson, auprès de laquelle se tenaient ses enfants dans ce sombre décor dont aucune description ne sera jamais à la hauteur de l’effroi que nous avons ressenti.
Je peux vous parler des tâches noirâtres de moisissure maculant les murs imbibés d’eau et décrépis sur lesquels couraient des fils électriques, de cette souris traversant la pièce, apeurée par le bruit d’une porte un peu vite claquée (porte qui ne fermait pas), des pièces sans électricité au sol abimé à l’extrême, au plafond troué… ce logement étant loué pour 700 euros par mois. Pire encore, je dois insister sur l’esprit de résignation de ces habitants interloqués par notre présence.
Depuis ce jour, tant de nouvelles portes ouvertes, d’autres tragédies humaines, tant de rencontres qui m’ont ouvert les yeux sur la faillite d’un système où le logement, ce lieu on l’on doit se sentir en sécurité et à l’abris de tout, n’est jamais rien d’autre à Marseille qu’un objet de spéculation. Le drame de la rue d’Aubagne a secoué la ville et la classe politique.
Le logement dégradé est une question d’ordre public, dont le Maire est juridiquement garant, et non une affaire privée.
Alexandra Louis
Cette dernière semblait découvrir en un instant l’ampleur, pour certain l’existence, d’une carence vieille de décennies. Le logement dégradé est une question d’ordre public, dont le Maire est juridiquement garant, et non une affaire privée. Trop nombreux sont ceux qui ont bien voulu l’oublier.
Je n’ai aucune solution miracle, ni aucune proposition « tape à l’œil » à proposer, pas de milliards comme baguette magique, uniquement une réflexion suite à un travail de fond grâce à de nombreux entretiens.