L’institut Montaigne rend public son diagnostic chiffré, détaillé, vérifié de la santé financière et des politiques publiques des onze plus grandes villes françaises : Bordeaux, Lille, Lyon, Marseille, Montpellier, Nantes, Nice, Paris, Rennes, Strasbourg, Toulouse.
Le diagnostic des finances de Marseille (voir le rapport complet en document source à la fin de cet article) confirme les chiffres qui étaient déjà donnés dans le rapport de la chambre régionale des comptes, mais avec, en plus, un comparatif avec les 11 autres grandes villes françaises.
L’Institut Montaigne constate ainsi que Marseille conacre « 1 391 M€ en 2018 à trois fonctions principales, représentant plus de la moitié du budget : l’administration générale, premier poste de dépenses avec 294 M€ en 2018, l’action éducative (215 M€) et la charge de la dette (215 M€). La charge de la dette représente 15,5 % des dépenses, devant les actions de sécurité et de salubrité publique (166 M€). Les dépenses de personnel représentent 579,70 M€ en 2018, en augmentation de + 11,3 % par rapport à 2008. »
En période électorale les deux chiffres qui percutent sont ceux des charges de personnel et de l’endettement. Les charges de personnel ont légèrement décru entre 2014 et 2018, mais en 2016 de larges compétences ont été dévolues à la Métropole Aix Marseille Provence qui elle a recruté massivement jusqu’à 7 500 salariés aujourd’hui, mais cela ne s’est pas traduit par une baisse proportionnelle des salariés de la ville de Marseille.
Un calendrier des investissements marqué par le cycle électoral
Deuxième aspect, qui est un véritable handicap, la dette. Comme le dit un éminent économiste, « c’est comme le cholestérol, il y a la bonne et la mauvaise dette. » La bonne dette correspond à des investissements de long terme financés par des crédits de long terme, ce fut le cas du métro que Gaston Defferre a judicieusement financé avec des crédits de long terme. Mais il y a une mauvaise dette, celle qui couvre… les frais de la dette et le budget annuel. Dans les chiffres actuels, nous sommes face à une dette qui est générée par des charges de fonctionnement ou par des frais d’équipement qui relèvent plus de l’entretien de l’existant que des investissements d’avenir : « la modernisation et la requalification du parc d’éclairage (pour 29 M€, dont 4 M€ en 2018), le renouvellement du matériel des Marins-Pompiers (pour 9 M€ en 2018) ou encore la réalisation et la réhabilitation d’équipements sportifs. »
L’Institut Montaigne révèle en plus un calendrier des investissements marqué par « un cycle électoral marqué. La ville de Marseille enregistre une augmentation des dépenses d’investissements avant l’élection, puis une baisse lors de l’année de l’élection et l’année suivante. »