Penser et bâtir Marseille ensemble
La lutte contre l’habitat indigne est avant tout une lutte pour créer et préserver un cadre de vie. Pour cela, il est crucial d’impliquer les citoyens dans l’aménagement de leur territoire le plus proche. C’est eux qui le connaissent le mieux. C’est eux qui y vivent au quotidien. C’est eux qui peuvent définir les besoins car ils ont la sensibilité des particularités du secteur. Il est indispensable de leur reconnaitre une maîtrise d’usage pour penser et décider l’aménagement de la ville et de l’habitat.
Ce travail se ferait, bien entendu, avec des experts qui ont la connaissance de la technique et du droit. La mise en œuvre de budgets participatifs serait un outil intéressant. Il s’agirait alors notamment d’arrêter la bétonisation à outrance, de créer une convention citoyenne sur le logement et l’urbanisme à Marseille, à l’image de la convention sur le climat et de penser la rénovation du centre-ville en s’appuyant sur la SPLA-IN.
On comprendra de ces préconisations que le logement indigne est, lui aussi, le stigmate de l’absence de gouvernance compétente et de vision
Alexandra Louis
Par ailleurs, en ce qui concerne le parc social, l’attribution des logements doit se faire avec plus de transparence et moins de prébendes. Il manque un volant important de logement sociaux, manque aujourd’hui absorbé par le marché privé dégradé voire les marchands de sommeil. Mais la répartition de ces logements doit être plus équilibrée entre le nord et le sud à Marseille pour résorber la fracture qui lézarde notre ville.
Enfin, pour accompagner les délogés après des arrêtés de péril ou d’opérations d’aménagement, il s’agirait de créer un solide parc de logements transitoires.
Anticiper, appliquer le droit, penser ensemble et pour les Marseillais, on comprendra de ces préconisations que le logement indigne est, lui aussi, le stigmate de l’absence de gouvernance compétente et de vision qui a présidé aux destinées de notre maison commune depuis trop longtemps.
Alexandra Louis
(*) Gomet’ Media, attaché à la vitalité du débat local, publie régulièrement des tribunes de contributeurs extérieurs. Ces points de vue n’engagent pas la rédaction.