Amal Louis était fidèle à la compagnie Marfret depuis 20 ans. Elle y gérait l’agence marseillaise ainsi que la ligne Nord Afrique. Ses missions comprenaient « le déploiement d’une stratégie de vente et de marketing innovante pour augmenter les taux d’acquisition de clients, et stimuler la croissance des marchés émergents en Europe et en Afrique du Nord », peut-on lire sur son profil Linkedin.
Avant d’intégrer l’armateur marseillais, Amal Louis a commencé sa carrière au sein de l’agence marseillaise de Cosco après un master spécialisé en transport international à Kedge Business School. Elle a ensuite repris ses études en 2014 au Cnam pour étudier le management, puis à l’Essec pour maîtriser le digital marketing. Amal Louis est née au Maroc où elle a passé son enfance avant de rejoindre la France pour étudier.
Début 2023, l’experte de 48 ans a été “chassée” par le Grand port maritime de Marseille-Fos (GPMM) pour prendre la direction du développement commercial et des solutions intermodales au mois de mars. Ce poste était vacant depuis le mois de juin 2022, à la suite du départ de Christine Rosso pour la direction du port de Toulon géré par la chambre de commerce et d’industrie varoise.
Développer les implantations de projets et ouvrir de nouveaux marchés
Désormais à la tête d’une équipe de 41 cadres, Amal Louis entre dans une nouvelle dimension managériale. Elle chapeautait auparavant une équipe de 20 personnes chez Marfret, tous profils confondus. Mais ce changement de dimension ne l’effraie pas.« J’étais déjà impliquée dans les instances pendant cinq ans en tant que présidente de l’Association des agents et consignataires de navires (AACN)de Marseille Fos. Cet engagement m’avait vraiment préparé à comprendre les enjeux du port et l’observer comme un acteur fédérateurs des métiers», assurela dirigeante dans son premier entretien accordé à Gomet’.
Le port cherchait donc une personne d’expérience pour assumer cette fonction stratégique et commerciale. Amal Louis est aujourd’hui en charge du développement de « tous les projets industriels générateurs de flux maritimes dans le cadre de la transition énergétique », précise-t-elle. Et, en parallèle, son équipe devra accompagner la prospection de nouvelles lignes maritimes notamment sur des« marchés émergents» comme l’Inde, le Moyen-Orient ou l’Arabie Saoudite.
La nouvelle directrice évoque aussi l’intérêt du port pour la Turquie, dont les flux opérés par l’armateur DFDS ont quitté le port de Toulon au profit de Sète en 2019.« Nous ne convoitons pas les flux partis à Sète. Nous sommes plutôt dans la logique d’aller chercher les flux des ports des pays voisins», clarifie la dirigeante.
Une arrivée dans un contexte économique difficile
Amal Louis prend ses fonctions dans un contexte économique difficile pour le port de Marseille qui essuie une baisse d’activité globale de 20% sur le premier trimestre 2023 par rapport à 2022, selon des documents internes que nous avons consultés. L’activité de mars 2023 accuse un recul encore plus marqué (toutes filières confondues) de 50% de l’activité par rapport à mars 2022.
Hormis l’indicateur sur les flux de passagers, gonflé par la reprise de la liaison avec l’Algérie(+22%), les autres voyants sont au rouge pour les flux de marchandises (-27%), le vrac liquide (-61%) et le vrac solide (-49%).
Ces baisses seraient dues pour l’essentiel aux opérations « port mort » menées par les syndicats pendant les grèves contre la réforme des retraites, entre janvier et mars, couplées au contexte économique international inflationniste, moins favorable à la consommation.Les taux de fret maritime se sont d’ailleurs récemment effondrés, jusqu’à revenir à des niveaux plus faibles qu’en 2019, avant la crise sanitaire.
Liens utiles :
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