On parle beaucoup de politique et de combat, mais Simone Veil n’était pas que ça…
A . D : Non, d’ailleurs ce qui m’a le plus touchée, c’est sa relation avec son mari. C’était un homme exceptionnel, qui venait d’un monde – et à une époque où le machisme est normal, et qui a quand même réussi à tout remettre en question. Il a fait un vrai travail sur lui, c’est assez rare. Il y avait une relation très particulière, une alchimie et une complicité très touchante. Ça n’a pas été facile à documenter parce qu’elle restait plutôt discrète, mais c’était assez émouvant.
Quelque part, sa vie est plutôt romanesque, et ça coïncide avec votre style, qui romance un peu plus qu’il ne raconte…
Des biographies, il y en a beaucoup, et je ne voyais pas l’intérêt d’en faire une énième
Amandine Deslandes
A . D : C’est ce que disent 90 % des retours que j’ai pu avoir : « ça se lit comme un roman » et je suis contente parce que ça n’est pas un exercice de journaliste. Bien sûr, il y a un gros travail d’archives, de recherches, mais une fois la matière première trouvée, il fallait que je fasse autre chose. Des biographies, il y en a beaucoup, et je ne voyais pas l’intérêt d’en faire une énième. Je ne voulais pas faire un documentaire, mais donner vie à des personnages, des lieux, imprimer des émotions. Je voulais être dans la description, j’ai beaucoup travaillé avec des photos, ou des cartes pour voir les lieux et m’imprégner. J’ai aussi voulu valoriser la dimension psychologique et intime, et c’est là qu’on retrouve sa relation avec son mari. J’ai pu me tromper, on n’a pas beaucoup d’archives qui entrent dans son intimité, mais ce n’est pas un travail factuel, c’est ma vision. En effet, elle a eu une vie romanesque, et ça m’a permis d’assouvir ma passion de l’écriture.
L’expérience est donc très positive, vous pensez la renouveler bientôt ?
A . D : Oui très positive, à la fois par le sujet, mais aussi par les retours de mon éditeur, qui n’a pas retouché une ligne au manuscrit ! Il l’a eu en novembre et voulait déjà que je commence un deuxième. Mais j’avais besoin d’un peu de temps pour m’en remettre. C’est idiot, mais quelque part, j’ai noué une telle relation avec Simone Veil que j’avais du mal à me projeter. Mais ça y est, je commence mes recherches. Je ne peux pas en parler vraiment, mais ce sera une personne très différente mais tout aussi passionnante.
Toujours une biographie ?
A . D : Oui, toujours une biographie. Parce que j’aime ça, déjà, et puis parce que l’exercice d’écrire l’histoire des autres est très formateur. Je ne désespère pas de publier mon propre roman un jour, mais j’ai beaucoup de bouts d’écrits ici ou là que je dois réunir, ça n’est pas encore très clair, il faut que ça mûrisse, ça n’est pas encore le moment !
Liens utiles :
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