Lumière, et action ! Fin officielle des travaux pour le complexe cinématographique et culturel Artplexe Canebière. Un mois et une semaine après l’ouverture au public, le projet aux 996 fauteuils est achevé. Les deux restaurants indépendants situés à l’intérieur de l’établissement – la brasserie Le Blum et le rooftop Les Réformés – sont ouverts. Une livraison globale en temps et en heure, comme un clap de fin du chantier. « C’est formidable tout ce monde », se réjouit Philippe Dejust dans le hall d’entrée du 125 La Canebière. Le président de Artplexe voit défiler un à un les invités venus par centaines lundi 29 novembre pour le saluer. Parmi eux, le producteur franco-américain Christophe Lambert, ou encore Olivier Marchetti, président de Provence Studios.
> Artplexe : le nouveau « cinéma de quartier » de la Canebière en chiffres
Au milieu de la foule, nous laissons traîner une oreille. Le travail de Jean-Michel Wilmotte, l’architecte de renom d’Artplexe Canebière, est apprécié. Les représentants des collectivités locales impliquées – la Ville de Marseille, le Département des Bouches-du-Rhône, la Métropole Aix-Marseille – soulignent la bonne intégration de la bâtisse, ancienne mairie des 1er et 7e arrondissements, qui reprend avec sobriété les codes architecturaux du quartier. Tous ont hâte de profiter du concept « cinéma, art and food », proposé par Artplexe, et unique à Marseille. Discours, films en avant-première, exposition, concert de jazz… Récit d’une soirée placée sous le signe du septième art, mais pas que !
Deux films sont proposés en avant-première au public invité : Adieu Monsieur Haffmann, de Fred Cavayé, et Les Choses humaines de Yvan Attal. En attendant que les séances ne commencent, chacun peut profiter de l’exposition du photographe Le Turk, dont les clichés sont répartis sur quatre étages. Les “bracelets jaunes” (VIP de la soirée) ont accès à un concert de jazz signé de l’excellent duo André Manoukian – China Moses. « Marseille est en effervescence culturelle », juge Jean-Marc Coppola (PCF), adjoint au maire de Marseille en charge de la culture. Bénédicte Lefeuvre, directrice de la Drac Provence Alpes Côte d’Azur (direction régionale des affaires culturelles), représentante de l’État, célèbre la naissance d’un « lieu de mixité culturelle » dans le centre-ville de Marseille.
Un projet à 15 millions soutenu par les collectivités locales
La Ville contribue en partie au projet chiffré à 15 millions d’euros (hors restaurant), et initié par la municipalité Gaudin. Le complexe profite d’un bail emphytéotique avantageux de 57 ans avec un loyer annuel de 15 000 euros, complété par un pourcentage variable indexé sur le chiffre d’affaires. La Métropole, représenté lundi soir par Sabine Bernasconi (LR), a notamment versé en 2020 une subvention de 730 000 euros destinée à rembourser en partie l’aménagement d’un parking sous-terrain. En revanche, malgré la présence lors de l’inauguration de la productrice et conseillère régionale Sabrina Agresti-Roubache, la Région Sud n’a pas contribué au projet Artplexe. L’institution présidée par Renaud Muselier (ex-LR) fait cependant beaucoup pour le cinéma et a notamment débloqué en 2020 un fonds de 10 millions d’euros pour la création audiovisuelle. Une subvention qui pourrait doubler dans les prochaines années.
Le Covid-19 pourrait jouer des tours à Artplexe Canebière
Dans la « grande salle » – 282 places – Philippe Dejust prend la parole après la diffusion d’une vidéo time-laps du chantier Artplexe Canebière, de la première pierre au levé de rideaux. « L’affluence des cinémas a été divisée par cinq à cause de la crise sanitaire », affirme-t-il, avant d’indiquer vouloir faire d’Artplexe Canebière un « lieu de reconquête ». Fondateur de la chaîne Cap Cinéma, il connaît bien le secteur, et compte sur les Marseillais pour affluer sans modération dans les salles obscures.
Fin octobre, lors de l’ouverture au public de Artplexe Canebière, Philippe Dejust envisageait 200 000 entrées pour la première année. « On a eu des débuts difficiles, notamment la première semaine, reconnaît-il en aparté, l’affluence était en-dessous de nos estimations (…) là on est sur la pente ascendante ». Mais la cinquième vague de Covid-19 progresse et pourrait bien freiner cet élan. Le président de Artplexe Canebière, serein, vise 300 000 entrées « pour les années sans Covid ». À titre de comparaison, le cinéma Le Prado accueille 500 000 visiteurs par an.
Liens utiles :
> Artplexe : le nouveau « cinéma de quartier » de la Canebière en chiffres
> Artplexe : plus qu’un cinéma, la mairie de Marseille veut un complexe culturel