Des économies à faire sur l’immobilier
Lors du prochain conseil municipal lundi 8 février, la mairie va présenter ses orientations budgétaires : « Ce sera un premier acte. Puis nous passerons aux arbitrages », prévient Benoît Payan. Pour améliorer les finances de la ville, il compte faire le ménage dans les bâtiments de la ville : « Certaines entités sont logées gratuitement et on ne sait pas pourquoi. On ne retrouve pas les conventions », s’étonne-t-il. « On met gratuitement à disposition du patrimoine pour une valeur de 10 millions d’euros et on loue d’un autre côté », s’étrangle le maire. Reste que pour le moment, la nouvelle municipalité ne parvient toujours pas à estimer l’étendue exacte de son patrimoine. « Les services ont été incapables de répondre aux questions du cabinet », avoue le maire. Et l’adjointe à l’urbanisme Mathilde Chaboche de pointer du doigt le coût de l’entretien de certains bâtiments : « Nous avons identifié 70 immeubles très dégradés, dont beaucoup sont frappés d’arrêtés de péril, pour lesquels la Soleam nous fait payer un forfait de 9 millions d’euros par an, indique-t-elle. Sans savoir à quoi ils serviront à terme ». La nouvelle majorité n’hésitera pas non plus à arrêter certains chantiers lancés par l’ancienne équipe. Benoît Payan évoque notamment « une école neuve construite dans une Zac qui n’est pas remplie alors que les autres sont pleines » et pour laquelle la mairie a déjà dépensé 6,5 millions d’euros « uniquement pour le terrassement », précise le maire. Benoît Payan compte faire des économies mais il devra également trouver de nouvelles ressources pour financer son programme.
Plan de relance : déjà 20 millions de projets financés
« Nous allons utiliser tous les leviers disponibles, aller chercher l’argent à Bruxelles comme à Paris », assure Benoît Payan. La municipalité a déjà commencé à négocier le plan de relance et l’adjoint aux finances Joël Canicave annonce un accord pour « 20 millions d’euros pour l’instant » sur une première liste de 200 millions d’euros de projets présentés. Ce dernier a également entamé la renégociation de la dette auprès de ses différents créanciers. « Nous avons sollicité la Banque des territoires pour revoir le contrat. On s’est d’ailleurs rendu compte que cela n’avait jamais été fait. Au final, on a trouvé un premier accord pour rembourser 4 millions d’euros de moins cette année », avance-t-il. A ses côtés, l’adjoint à la culture, Jean-Marc Coppola propose à l’Etat de participer au financement de l’opéra de Marseille « qui représente 1/6 du budget culture de la ville. Il pourrait avoir un statut national », lance-t-il.
Enfin, jusqu’ici, Benoît Payan se refusait à évoquer le levier fiscal mais les dernières révélations semblent avoir changer la donne. Interrogé sur une possible augmentation des impôts, il répond « On est en train de tout poser mais on n’y voit pas encore assez clair pour prendre des décisions définitives ». Si aucune option n’est précisée, il donne quelques indices en rappelant le taux élevé de la taxe d’habitation et celui de la taxe foncière « encore très bas » selon lui.
Document source : l’audit financier dans son intégralité
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