Le nouveau maire de Marseille a peu goûté l’attitude du Premier Ministre lors de la signature du contrat d’avenir mardi matin à Toulon : « Il a quand même réussi l’exploit de ne pas citer Marseille, deuxième ville de France et capitale régionale », s’étrangle-t-il. A l’occasion d’une conférence de presse organisé jeudi 7 janvier, Benoît Payan est revenu sur ses relations avec l’Etat et sur ce qu’il attendait de lui pour soutenir les projets de la Ville.
Une rencontre avec Emmanuel Macron prévue lundi
« Il n’est pas concevable que Marseille ne soit pas associée au plan de relance », prévient-il. Benoît Payan ne semble pas vouloir se contenter des 5,1 milliards d’euros confiés à la Région Sud dirigée par Renaud Muselier qui doit notamment financer les projets des communes. « Il va falloir un plan de relance de plusieurs milliards sur la Ville de Marseille », estime le maire. Cette volonté, il compte l’exprimer directement au Président de la République dès lundi prochain à l’occasion d’une rencontre prévue durant le One Planet Summit qui devait se tenir à Marseille ce mois de janvier en marge du Congrès mondial de la nature (décalé à septembre). Cet argent, Marseille en a d’autant plus besoin que ses finances seraient dans « un état catastrophique », déclare Benoît Payan.
JO, Coupe du monde de rugby, IUCN : des « économies à faire »
L’audit financier réalisé par Deloitte pour la compte de sa majorité doit être présenté dans les semaines qui viennent et les « premiers retours sont très inquiétants » avoue le maire. Sur la question d’une possible mise sous tutelle de la ville, il écarte cependant cette possibilité. « Je ne me résoudrai jamais à faire des coupes sombres dans les investissements.» Par contre, « il y a des gisements d’économies à faire », avance-t-il. Et de citer en exemple, la participation de la Ville au Congrès mondial de la nature. « J’ai découvert que l’on dépensait 500 000 euros pour cet événement dont 100 000 euros de buffet et 200 000 euros en agence de communication. Ça, ça n’existera pas », annonce-t-il. Il revient sur l’accord conclu avec le comité des Jeux Olympiques 2024 qui a permis selon lui « économiser des millions d’euros » et affirme qu’il devrait obtenir un accord similaire avec la fédération de Rugby pour la mise à disposition du Vélodrome pour la prochaine Coupe du Monde.
«Nous privilégierons les écoles et l’habitat indigne plutôt que le ravalement de façades des églises et des cathédrales »
Benoît Payan
« Il y a aussi de l’argent à aller chercher ailleurs », poursuit-il. Marseille bénéficiait par exemple jusqu’ici d’une aide de 100 millions d’euros par an de la part du Département, présidée par Martine Vassal. « Nous n’avons pas les mêmes priorités mais cela ne nous interdit pas d’utiliser cet argent », estime-t-il. Il promet ainsi que plusieurs projets seront soumis au Département pour justifier cette aide « mais nous privilégierons les écoles et l’habitat indigne plutôt que le ravalement de façades des églises et des cathédrales », lance-t-il faisant référence aux travaux de l’église des Réformés.