L’hospitalisation est organisée en trois secteurs représentés par leur fédération régionale : les hôpitaux publics avec la FHF (Fédération hospitalière de France), les établissements privés la FHP, Fédération de l’hospitalisation privée et le secteur non lucratif avec la FEHAP (Fédération des établissements hospitaliers et d’aide à la personne privés non lucratifs.).
À Marseille, la Fehap est très présente avec deux grands hôpitaux connus des Marseillais gérés par des fondations, l’Hôpital Européen et l’hôpital Saint-Joseph. Ces deux établissements se sont rapprochés ont une même directrice Sophie Dostert et emploient plus de 4 000 personnes.
Florent Rovello, directeur général adjoint de l’Hôpital Saint-Joseph, membre élu de la délégation régionale de la Fehap répond aux questions de Gomet’.
L’hospitalisation publique a été en première ligne, aujourd’hui l’ensemble des établissements hospitaliers sont appelés à se mobiliser. Comment la Fehap répond-elle à cette demande ?
Florent Rovello : Au stade 1 de l’épidémie seuls les hôpitaux publics devaient être mobilisés. Le stade 2 a rapidement été mis en place dès le 16 mars avec le lancement des plans blancs dans tous les hôpitaux. Les établissements « Médecine, chirurgie, obstétrique » (MCO) de la FEHAP sont mobilisés à ce jour au même titre que l’hospitalisation publique, dans le Schéma régional d’adaptation des capacités en soins critiques, élaboré par les autorités de santé.
Sur notre département aujourd’hui, l’Hôpital Européen et l’Hôpital Saint-Joseph, établissements de niveau 2 (c’est-à-dire qui exploitent des unités de réanimation), sont en première ligne et accueillent les patients souffrant d’un covid. Ces patients sont hospitalisés, soit dans des unités conventionnelles dédiées, soit en réanimation pour les cas les plus graves. Les autres établissements de la FEHAP, de niveau 3, la Clinique de Bonneveine et la Maternité catholique de l’Étoile sont organisés pour accueillir des patients covid qui n’ont pas besoin de réanimation.
La FEHAP, en région, comme au niveau national, veille à ce que l’ensemble de ses adhérents, de l’acteur sanitaire au social, soit bien intégré dans la gestion de crise, dispose des informations, se sente soutenu dans ses difficultés et représenté auprès des autorités de santé. Ces dernières organisent d’ailleurs, des rencontres hebdomadaires, via des conférences téléphoniques, pour associer les fédérations du secteur médical.
Combien de lits en réanimation avez-vous ? Combien pouvez-vous en mettre en service ? Quel objectif ?
Florent Rovello : L’Hôpital Saint-Joseph dispose aujourd’hui de 28 lits de réanimation réservés exclusivement aux patients covid. Il peut par transformation d’unités de soins intensifs en réanimation étendre ses capacités à 33 lits. La marge de manœuvre est étroite, car nous devons conserver également des lits de réanimation pour les autres malades ayant besoin d’un suivi en réanimation (notamment en post-chirurgie cardiaque ou post-chirurgie carcinologique).
L’Hôpital Européen dispose quant à lui aujourd’hui de 31 lits de réanimation dédiés aux patients covid (c’est une capacité qui ne pourra pas augmenter davantage, car la capacité initiale était de 20 lits) et 5 lits de réanimation pour les patients non Covid.
Au niveau des autres établissements FEHAP de la région Provence Alpes Côte d’Azur, l’Hôpital Arnault Tzanck (06) disposait initialement de 12 lits de réanimation. L’objectif à terme est d’arriver à 20 lits Covid de réanimation.
Hors schéma soins critiques, l’Hôpital Lenval (06) en pédiatrie dispose de 11 lits équipés en respirateurs (5 en réanimation pédiatrique et 6 en surveillance continue) + 10 lits en surveillance continue, sans respirateurs. L’établissement s’est mis à disposition si besoin, pour l’accueil de patients non covid. L’Hôpital privé gériatrique Les Sources, a 8 lits non covid, destinés à soulager le Centre hospitalier de Nice.