Il a sorti le costume sans la cravate. L’air décontracté, Bertrand Mas-Fraissinet sait tenir son auditoire. Clair. Concis. Le nouveau référent La République en marche (LREM) des Bouches-du-Rhône s’exprime pour la première fois depuis sa nomination le 17 décembre dernier, en remplacement de Corinne Versini démissionnaire en septembre. Quoi de mieux qu’une cérémonie des vœux pour en formuler quelques-uns, et tenter de les concrétiser. Dans sa vie professionnelle, c’est docteur Mas-Fraissinet. Médecin anesthésiste-réanimateur, il préfère insister sur la deuxième fonction, et pour cause. Le praticien entend réinsuffler de la vie au sein du mouvement départemental, dans le coma depuis plusieurs mois. Petit brief rapide sur son CV politique, de son divorce avec les socialistes à son mariage avec En Marche, ou encore sa dernière fonction (responsable des relations avec les élus au sein du bureau politique LREM) qui lui a permis de sauter le pas, le référent a une vision précise de sa mission.
« A coeur battant dans la campagne des municipales »
Pour la mener à bien, il a rapidement souhaité constituer « une équipe dynamique et efficace ». Certes, elle n’est pas paritaire. « Mea culpa », lâche-t-il avec le sourire. Mais beaucoup de plafonds de verre ont été brisés et cette équipe va bouger dans le temps. » Avec elle, il vise trois priorités : « retrouver de la proximité ». Un engagement qui figurait dans sa profession de foi de candidat au poste. Lui qui croit « beaucoup en la politique charnelle » veut également retrouver une certaine incarnation du parti et c’est là sa deuxième priorité. Pour y parvenir Bertrand Mas-Fraissinet a décidé de créer un pôle politique à l’intérieur duquel va être créé un conseil des territoires. Cet outil sera animé par Jean-Pierre Serrus, maire de la Roque-d’Anthéron et ex-vice-président de la Métropole Aix-Marseille Provence, en charge des transports. Troisième priorité : Marseille. « J’ai envie qu’à Marseille on se lance à cœur battant dans la campagne des municipales, qu’on porte notre propre parole et il va falloir travailler ». Le message est clair. Il faudra compter sur une liste La République en Marche en 2020 dans la cité phocéenne.
Renouer avec l’ADN du mouvement
L’impopularité actuelle du mouvement de la majorité présidentielle qui se cristallise au travers du phénomène des Gilets Jaunes n’est pas une fatalité pour le référent. Pour soigner les maux liés à cette crise « la bonne réponse, c’est de repenser à l’ADN du mouvement, à ce que nous sommes ». Son ordonnance : l’écoute et la crédibilité. A l’image de la Grande Marche de Marcron durant la campagne des présidentielles, la grande concertation qui va débuter dans quelques jours est l’un des moyens de tendre l’oreille. « Ce n’est pas parce qu’on a commis des erreurs de curseurs, de com ‘ qu’on doit se renier ».
Et puis il faut, pour lui, se raccrocher aux valeurs fondatrices du mouvement, dont l’une d’elles est l’Europe. Une piqûre de rappel à l’approche des élections européennes qui restent un enjeu majeur pour LREM. Et même si les Gilets Jaunes font les affaires des extrêmes, Bertrand Mas-Fraissinet est prêt à croiser le fer. Pour gagner la bataille des municipales, il compte s’armer « d’un coeur battant » son désormais leit-motiv. « J’aimerais retrouver ce cœur battant que nous avions pendant la campagne présidentielle, pour aller de l’avant, pour mener de nouveaux combats… On a tous les atouts pour continuer cette marche en avant et je vous invite à le faire avec moi, avec nos élus et dans la bienveillance ».
Lien utile.
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