De la nécessité d’organiser la filière bois
« Nous souffrons d’une méconnaissance du matériau bois » déplore Stéphane Bouquet. Par exemple, les trois hommes balaient d’emblée l’idée reçue que construire en bois contribuerait à alimenter la déforestation sur d’autres continents. « Le bois est une denrée que l’on sait cultiver » dit Jean-Paul Gandolfi, qui explique que « les plus grosses filières sont autrichienne et allemande ». Ainsi, « le gros de la production n’est pas en France » constate-t-il, appelant à un « effort à faire au niveau des filières ». « Selon les années, nous avons la 2e ou 3e forêt d’Europe, détaille Stéphane Bouquet, et il y a un accroissement de la forêt en Europe ». Un beau potentiel pour la France, encore sous-exploité.
Un constat qui appelle à développer une filière bois en croissance, selon les trois professionnels. Pour Stéphane Bouquet, cela passe par « une meilleure formation des ingénieurs et des architectes », pas toujours bien sensibilisés à la construction bois. Il parle également de la montée en puissance d’une « révolution culturelle », dans laquelle « le client demande de plus en plus à construire en bois ». Une tendance qui a même conduit les grands du BTP (Eiffage, Vinci, Bouygues) à s’emparer du sujet, s’étonnent-ils à l’unisson. Pour eux, l’annonce en novembre 2018 d’un plan d’action interministériel et de la signature d’un contrat de filière forêt-bois pour la période 2018-2020 va dans le bon sens, et dénote la montée en puissance de la construction bois.