La rock-star américaine Bruce Springsteen attendue un an après l’annulation de son concert au dernier moment en raison d’un extinction voix, a cette fois bien été au rendez-vous, pile à l’heure, pour une prestation digne de son rang et de celui de l’E Street Band qui l’accompagne. Les quelque 60 000 spectateurs (quasi à guichets fermés) ont retrouvé l’icône d’une Amérique chantée par le Boss durant 50 ans (extraits du concert ici).
Et en 2025, cette Amérique est malmenée par l’arrivée du président Trump dont Bruce Springsteen est, parmi les artistes, l’un des plus fervents opposants. Dans l’enceinte marseillaise, une date qui jalonne une nouvelle tournée européenne, le chanteur de Born in the USA ne s’est pas privé de faire le procès des premiers mois de l’administration trumpiste, dénonçant les atteintes multiples à la démocratie et aux droits des plus faibles, et tout le soutien aux dictateurs de la planète.
« Land of Hope and Dreams » pour commencer
Dès le début d’un concert-cérémonie, de près de trois heures, entre souvenir et combat bien actuel, Bruce Springsteen donne le ton avec son nouvel EP surprise sorti il y a quelques jours Land of Hope and Dreams. « Empruntant son titre à la chanson du même nom écrite il y a un quart de siècle, ce disque regroupe quatre morceaux captés lors d’un concert donné à Manchester » début mai explique Fip sur son site. « Il inclut aussi une bonne partie de la harangue anti-Trump qu’il avait alors déclamée sur scène, suscitant l’ire immédiate et une réaction particulièrement vulgaire du président américain.»
Sur son réseau social, Donald Trump, dans des propos repris par TF1 déclarait ainsi : « Je vois que le très surestimé Bruce Springsteen va dans un pays étranger pour dire du mal du président des États-Unis (…) Je ne l’ai jamais aimé, je n’ai jamais aimé sa musique et ses opinions politiques radicales de gauche. Encore plus important, ce n’est pas un mec talentueux, juste un arrogant et odieux crétin. »
« L’Amérique que j’aime, l’Amérique sur laquelle j’ai écrit, source d’espoir et de liberté depuis deux cent cinquante ans, est aux mains d’un gouvernement corrompu, incompétent et perfide » chante Bruce Springsteen en introduction de ce Land of Hope and Dreams. A Marseille, comme à Lille quelques jours auparavant, Bruce Springsteen appelle à rejoindre la résistance et lève le poing.
Bruce Springsteen : « En ce moment aux USA… »
« Ce qui se passe en ce moment est trop grave pour se taire » lance le chanteur durant une prise de parole entièrement politique, au milieu de son concert. Malgré l’adversité, Bruce Springsteen, en sage de 75 ans, se montre tout de même confiant. « Mes chansons c’est l’Amérique vraie. Je garde espoir, dit-il, nous allons survivre à ce moment invitant à prier après avoir cité l’auteur américain James Baldwin : Dans ce monde, il n’y a pas autant d’humanité qu’on le voudrait mais il y en a suffisamment.. »