Bruno Gilles, sénateur des Bouches-du-Rhône, candidat à la succession de Jean-Claude Gaudin à la mairie de Marseille, organisait jeudi 15 novembre 2018 une conférence de presse au Sénat, au sujet de l’effondrement des trois immeubles rue d’Aubagne à Marseille survenu le 5 novembre. « Ce drame humain pointe une situation terrible dans la deuxième ville de France et met en lumière sur le plan national près d’un demi-million d’habitats indignes ou insalubres recensés », a-t-il commencé d’emblée en rendant hommage aux victimes.
Pour un « plan Marshall pour le centre-ville de Marseille »
Le sénateur des Bouches-du-Rhône a remis quatre lettres – au Président de la République, au Premier ministre, au ministre chargé de la Ville et du Logement et au Ministre de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales – pour lancer un « plan Marshall pour le centre-ville de Marseille ».
Il le définit en sept points : la création d’une Opération de requalification des copropriétés dégradées, d’une Zone franche urbaine, de logements sociaux – et « faire sauter la clause des mesures QPV, qui aujourd’hui interdit la création de logement social dans le secteur centre » –, la mise en place d’un « permis à louer », d’une brigade dédiée à l’habitat indigne, la création d’une cellule de veille à l’habitat indigne et d’une « super » délégation dédiée à l’éradication de l’habitat insalubre.
« La responsabilité de ce drame est collective »
Selon Bruno Gilles, « la responsabilité de ce drame est collective […] Nous ne faisons pas assez, pas assez bien, pas assez vite ». Le sénateur parle également de la « difficulté d’agir » avec « la multitude d’acteurs et de parties prenantes » et pointe la nécessité à « s’affranchir de la lourdeur administrative, de la lenteur des procédures ». Pour lui, « il doit y avoir un « après » rue d’Aubagne » à Marseille et en France.
Le maire honoraire des 4e et 5e arrondissements de Marseille s’en prend également aux marchands de sommeil. « Les poches de misère ne se limitent plus aux grands ensembles des Quartiers Nord. Les marchands de sommeil, devenus des marchands de mort, en grande majorité des propriétaires privés, ont agi partout où les différentes crises économiques ont frappé Marseille. Et ce, particulièrement en secteur centre ».
Par ailleurs, Bruno Gilles a ajouté qu’il « condamn(ait) le vandalisme scandaleux de la manifestation d’hier soir [mercredi 14 novembre] à Marseille. Mais je partage sincèrement l’émotion que fait jaillir ce drame » à propos de la « Marche de la colère » organisée le 14 novembre.