Cela devient une habitude… Après une campagne anti-migrants placardée sur les murs de Béziers en 2016, puis un détournement de la campagne gouvernementale anti VIH, Robert Ménard, maire d’extrême droite de la sous-préfecture de l’Hérault, crée encore un scandale avec une affiche. Cette fois-ci, la municipalité veut alerter sur les baisses de dotation de l’Etat aux communes.
Notre nouvelle affiche à #Béziers pic.twitter.com/yhLIvqVE8R
— Robert Ménard (@RobertMenardFR) 15 septembre 2017
Dans cet objectif, la mairie a conçu, en interne, une affiche anxiogène, placardée dans l’espace public: inspirée d’un ‘comics’ des années soixante, elle représente un homme en cravate, hors de lui, étranglant une jeune femme blonde, peu vêtue, la tête renversée. Le message : « Dotations, emplois aidés, logement, subventions… L’Etat étrangle nos communes », est assorti du hashtag #ÇaFaitMal.
“Tous les ingrédients d’un populisme de caniveau”, selon le préfet de l’Hérault
Diffusée sur le réseau d’affichage de la ville (120 à 130 affiches), la campagne a également été déclinée sur les réseaux sociaux où elle a rapidement suscité l’indignation. A commencer par celle du préfet de l’Hérault, Pierre Pouëssel. « Cette affiche est scandaleuse. Elle exalte la violence et la haine. Par son graphisme, elle rappelle des propagandes d’un autre temps qui ont fini dans les poubelles de l’Histoire. En bref, elle contient tous les ingrédients d’un populisme de caniveau que le maire de Béziers cultive sans vergogne”, a-t-il écrit dans un communiqué repris sur Twitter.
Réaction de Pierre Pouëssel, préfet de l’Hérault, aux affiches placardées dans la ville de Béziers pic.twitter.com/cDwRKBTtkz
— Préfet de l’Hérault (@Prefet34) 18 septembre 2017
Les associations contre les violences faites aux femmes, ainsi que le Mouvement des Jeunes socialistes de l’Hérault, ont également manifesté leur indignation, de même que de nombreux internautes ou Twittos.
La fin justifie-t-elle les moyens?
Contacté par Com& Médias Sud, un proche du maire (qui a demandé à ce que son nom ne soit pas cité), estime que si violence il y a, elle réside véritablement dans la baisse des dotations de l’Etat aux collectivités. « Ce qui est violent, c’est la réalité. Il va y avoir une baisse des subventions pour les quartiers prioritaires. 140 contrats aidés vont être supprimés à Béziers. La situation est d’une grande violence, et il est hors de question de l’illustrer par une image qui diluerait le message », justifie-t-il. Certes. Mais pour dénoncer une violence, est-il nécessaire d’en imposer une autre ? Une question que M.Ménard a visiblement tranchée depuis longtemps.