Candidate à l’appel à projets lancé par la Semidep pour l’exploitation de la grande forme de La Ciotat pour les trois prochaines années, l’entreprise ciotadenne Compositeworks (photo Jean Yves Delattre) s’inquiète du résultat de l’attribution du marché.
Dans un communiqué de presse, la société dirigée par l’anglais Ben Mennem, son président fondateur, s’alarme de la rumeur qui court, selon laquelle l’entreprise allemande Blohm & Voss l’emporterait.
« Après 20 ans d’investissement sur ce site et de relation de confiance avec la Semidep, nous vivrions ce choix comme une trahison, une amputation de notre activité et un coup d’arrêt à tous nos projets de développement à la Ciotat », prévient le président fondateur de Compositeworks, une des premières entreprises à s’y implanter en 1998. « Nous sommes également très surpris par le fait qu’une société allemande, détenue par une holding financière hollandaise, puisse l’emporter au détriment de Compositeworks, société ciotadenne et de Monaco Marine, dans une période où le savoir-faire local est de plus en plus privilégié. »
« Bien que Blohm & Voss soit un grand nom de la construction de bateaux commerciaux et militaires, la société- qui a été rachetée en janvier 2012 par un fonds d’investissement anglais, Star Capital, puis revendue en février 2016 à une holding financière hollandaise- a vu les performances de son activité yachting chuter avec des pertes cumulées de 16 millions d’euros sur les 3 dernières années (Source : Dun & Bradstreet). Aucun bateau n’a été construit ou commandé depuis son rachat et 120 de ses salariés allemands sont aujourd’hui inquiets pour leur emploi. Selon le Financial Times, Star Capital aurait même annoncé vouloir revendre la société dès son acquisition » , poursuit le communiqué de Compositeworks.
Un engagement de 20 millions sur 5 ans
« De son côté, Compositeworks s’engage à avoir une occupation maximale de la grande forme, avec un investissement mobilisable de 3,4 millions d’euros à 3 ans et 20 milions à 5 ans, et 400 emplois directs indirects prévus (dont 80 postes pour le retour à l’emploi) dans les 3 années à venir. Un espace indispensable à Compositeworks qui manque déjà d’espace et serait, sinon, obligé de partir se développer en dehors du territoire métropolitain.
« Depuis une dizaine d’années nous sommes les seuls utilisateurs de la grande forme et nous accueillons des yachts de plus de 80 mètres venus du monde entier. Si la Semidep nous ampute de ce site, nous serons contraints d’envisager des licenciements et de stopper notre politique d’investissements, ce qui aura aussi des répercussions sur nos 250 sous-traitants’, menace Compositeworks.
Le très grand étonnement de la Semidep
Du côté de la Semidep, l’étonnement est de mise : « La Semidep exprime son très grand étonnement vis-à-vis des rumeurs propagées par le communiqué de presse diffusé aujourd’hui par la société Compositeworks.
Elle souligne que ces rumeurs ne reflètent en rien la tenue des échanges qui ont eu lieu le 15 juin dernier avec les représentants de ses actionnaires dans le cadre du comité technique du contrôle analogue.
En toute hypothèse, aucune décision sur l’issue de l’appel à projets actuellement en cours ne sera prise avant que les administrateurs de la Semidep n’aient pu en débattre. Ce point a été mis à l’ordre du jour du Conseil d’administration du 29 juin prochain », fait savoir la société publique en charge du développement des chantiers navals de La Ciotat, et dont les actionnaires ne sont autres que le conseil départemental des Bouches-du-Rhône, la Région , le conseil de territoire ex-MPM et la commune de La Ciotat.
Liens utiles:
La semidep lance un appel à projets pour l’exploitation de la Grande Forme de La Ciotat
L’irrésistible ascension de Compositeworks à la CiotatNotre reportage photos sur le chantier Compositeworks
[Best_Wordpress_Gallery id=”54″ gal_title=”Composite Work”]