Ali Messoudi a co-fondé Transpare, une plateforme numérique qui simplifie le transport
international de marchandises pour les importateurs/exportateurs. Inspiré du modèle de
Booking.com, Transpare permet aux expéditeurs de comparer les offres et réserver en ligne le transport qui leur convient le mieux. Aujourd’hui, la plateforme rassemble plus de 80 transitaires et plusieurs centaines de sociétés l’utilisent pour leurs importations-exportations.
L’équipe de Transpare est donc bien placée pour mesurer et partager l’impact de l’épidémie de Covid-19 sur le commerce international. Interview.
Aujourd’hui, le commerce international est-il impacté par le coronavirus ?
Ali Messoudi : Le coronavirus frappe durement le commerce international depuis plus de deux mois
maintenant. Ce sont en effet toutes les importations en provenance de Chine qui ont été perturbées par les mesures de sécurité mises en place, comme la fermeture des usines ou la mise en quarantaine des populations, ce qui prive l’industrie de sa main d’oeuvre et fait chuter leur capacité de production.
Quand on connaît le poids de ce pays dans le commerce international, on déduit facilement
l’impact considérable des perturbations liées à ce virus. Presque toute l’activité économique
est concernée comme par exemple l’industrie automobile française dont la fabrication de certaines pièces est délocalisée en Chine ou encore le transport maritime qui voit un bateau sur deux rester au port par manque de volumes sur cet axe majeur.
La situation est-elle en train de s’améliorer ? Ou d’empirer ?
AM : Aujourd’hui, les retours que nous avons sur la Chine sont particulièrement encourageants. L’épidémie est en train d’être cantonnée à la région du Hubei.
Les grands ports chinois sont aujourd’hui capables de reprendre une activité normale.
Ali Messaoudi de Transpare
Les grands ports chinois sont aujourd’hui capables de reprendre une activité normale. Toutefois, deux points majeurs empêchent la reprise normale du transport international. Premièrement, pendant ces deux derniers mois, la production manufacturière en Chine a été très impactée : la quasi-intégralité des entreprises ont fonctionné au ralenti, voire ont totalement arrêté leurs activités.
Deuxièmement, c’est désormais la propagation de l’épidémie dans les nouveaux foyers qui inquiète et dont nous ne connaissons pas encore les impacts : l’Italie, la France, l’Iran et la Corée du Sud principalement.
Comment les importateurs-exportateurs de Marseille et sa région vivent-ils la situation ?
AM : Aujourd’hui, il n’y a aucune mesure particulière portée à notre connaissance pour les ports français. Ni pour Marseille-Fos, ni pour Le Havre par lesquels transitent une grande majorité des marchandises. Pour les importateurs, et les transitaires il y a encore des doutes sur tout ce qui concerne la Chine. Ils sont souvent avertis à la dernière minute si ils peuvent récupérer les marchandises chez les fournisseurs, si leur conteneur est chargé à bord et si le navire est autorisé à quitter le port. C’est une vraie source d’inquiétude pour nos clients et partenaires.
Comment gérez-vous la situation de votre côté ? Cette épidémie est-elle un frein pour votre croissance ?
AM : Aujourd’hui, je ne vous cache pas que cette épidémie a causé l’annulation ou le report de beaucoup d’opérations de transport. Or notre modèle économique est justement basé sur le nombre d’opérations réservées sur la plateforme. Mais cette épidémie a également généré des opportunités : avec le manque d’espace disponible et la difficulté de trouver des solutions, les entreprises de toutes taille réalisent facilement la valeur ajoutée de notre solution et l’adoptent. Grâce à notre solide réseau de transitaires (plus de 80 à l’heure où je vous parle), elles sont capables de trouver sans effort des solutions pour leurs importations/exportations via
Transpare. Pour ceux qui sont intéressés par nos services, je les invite à s’inscrire directement
sur notre plateforme : http://transpare.eu
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