Dans son discours du Pharo, le président de la République a été clair : « La Métropole doit faire évoluer sa gouvernance (…) dans un cadre institutionnel revisité. C’est une condition indispensable et c’est une condition préalable » (lire le détail par ailleurs). Traduction : sans réforme institutionnelle, pas de milliard pour le territoire. Et le chef de l’État d’imposer son tempo en demandant des avancées « d’ici deux mois ». Sous la pression de l’exécutif, la présidente de la Métropole Martine Vassal a rassemblé tous les maires du territoire pour une conférence métropolitaine des maires exceptionnelle au palais du Pharo mardi 7 septembre. L’ordre du jour de la séance qui n’était pas ouverte à la presse : trouver un consensus pour réformer la Métropole afin de ne pas rater l’opportunité d’une aide conséquente de l’État.
#ConférenceDesMaires
— Martine VASSAL (@MartineVassal) September 7, 2021
Main dans la main avec l’ensemble des maires d’@AMPMetropole, nous avons réalisé notre première séance de travail sur les promesses du Président @EmmanuelMacron.
C’est le début d’une grande concertation pour l’avenir de notre territoire. #mobilite #transport pic.twitter.com/Au9cAZ2vWD
Les maires refusent de rogner les attributions de compensation
La grande majorité des maires a répondu à l’appel. Benoît Payan pour Marseille, Sophie Joissains qui remplace sa mère démissionnaire pour Aix-en-Provence, Gaby Charroux pour Martigues… Pendant un peu plus de deux heures, une vingtaine de maires s’est exprimée sur leur vision de la Métropole : « Les débats ont été nourris, animés mais on ne peut pas refuser la main tendue du Président », raconte la maire écologiste de Cabriès, Amapola Ventron. Aucun élu ne veut voir s’envoler le milliard de l’Etat mais pour autant, ils refusent d’abandonner leurs ressources au profit de la Métropole. Georges Cristiani, le président de l’Union des maires des Bouches-du-Rhône veille au grain, à la tribune, au côté de Martine Vassal.
« Les menaces qui pèsent sur l’organisation métropolitaine telle que je la comprends dans le discours présidentiel sont purement et simplement la signification de la mort des communes », s’inquiète Gaby Charroux, le maire communiste de Martigues. Alors qu’Emmanuel Macron fustige une Métropole qui « redistribue trop » d’argent aux communes, la question reste plus que délicate : « Il est difficile de rogner sur les attributions de compensation reversées aux mairies. Cet argent provient essentiellement de la taxe professionnelle. C’est de l’argent qui nous appartient et dont nous avons besoin pour assurer nos missions », insiste la maire de Cabriès. Il souhaite donc chercher ailleurs les ressources qui manquent cruellement à la Métropole pour financer les grands projets structurants. « Il existe notamment certains dossiers financés par la Métropole dont l’intérêt métropolitain reste à prouver, avance le maire LREM de la Roque d’Anthéron, Jean-Pierre Serrus. Il faudra davantage flécher les moyens vers la mobilité au détriment d’autres sujets. C’est inévitable ».