Les hôpitaux marseillais n’étaient pas inscrits dans le programme initial du Président de la République. Emmanuel Macron s’est pourtant rendu aux urgences pédiatriques de La Timone jeudi 2 septembre avec le ministre de la Santé Olivier Véran pour annoncer de nouvelles aides financières.
Une enveloppe de 50 millions d’euros pour le pôle mère-enfant
Pour commencer, le chef de l’Etat a confirmé son engagement sur le plan de modernisation des bâtiments de l’Assistance publique des hôpitaux de Marseille (AP-HM). Sur les 330 millions d’euros validés en janvier 2020 par le Copermo, il réaffirme son engagement à hauteur de 169 millions d’euros « pour les réhabilitations de la Timone, de l’Hôpital Nord et les constructions du nouveau bâtiment du Samu, et ceci, à parité avec l’effort des collectivités territoriales », rappelle-t-il. Mais surtout, il promet une enveloppe supplémentaire de 50 millions d’euros pour la réalisation d’un nouveau pôle Mère-enfant à La Timone et une Maison des Femmes. « Je compte sur les responsables de ces projets pour être à la hauteur de cet engagement en annonçant rapidement un calendrier de travaux et en nous y tenant », ajoute Emmanuel Macron.
Dans le cadre du Ségur de la santé dont les conclusions ont été dévoilées en juillet dernier, le Président de la République a également décidé d’aider l”AP-HM à redresser sa situation financière. Il va ainsi prendre à sa charge pour 233 millions d’euros de dette de l’établissement sur un total de 930 millions aujourd’hui.
Verbatim : Covid, les « spécificités marseillaises et des particularismes »
« Covid, l’épreuve du Covid a montré combien Marseille peut s’appuyer sur une chaîne de femmes et d’hommes compétents : chercheurs, personnels
soignants, marins-pompiers, bénévoles, pompiers, associations. Vous avez tous joué un rôle formidable. Président, Amiral, merci beaucoup pour cette mobilisation au côté de l’ensemble de la communauté soignante. Et j’étais à l’instant avec nos élus à côté de nos soignants à la Timone. Alors, parfois il y a eu spécificités marseillaises et des particularismes dans la gestion de la crise mais qu’il faut toujours écouter, ce que je suis venu faire à l’époque avec considération parce qu’il y a eu aussi des choses qui ont été inventées ici (Emmanuel Macron s’était rendu à l’IHU dirigé par Didier Raoult le 9 avril 2020, NDLR). Les tests, je ne l’oublie pas, ont commencé plus fort qu’ailleurs à Marseille. Les eaux usées est une pratique intéressante qui a été commencée ici plus tôt qu’ailleurs. » Emmanuel Macron
Vers un plan anti-désert médicaux dans les quartiers nord
Face à la recrudescence de l’épidémie à Marseille, les médecins de l’AP-HM déplore également le manque de médecins dans les quartiers les plus défavorisés et les moins performants en terme de vaccination contre le Covid-19. Interrogée par Gomet’ en amont de la visite du Président, l’adjointe à la santé de la mairie de Marseille, Michèle Rubirola présentait son programme de réseau de centre de santé de proximité pour les quartiers Nord. Elle attendait ainsi un soutien concret de l’Etat pour soutenir cette initiative.
Verbatim : « un changement d’échelle est aujourd’hui indispensable »
« Mais nous avons vu aussi dans ce moment les faiblesses du système de santé marseillais. Si, malgré les efforts des ONG et des associations, le virus a
progressé plus vite dans les quartiers nord qu’ailleurs. Si aujourd’hui la couverture vaccinale est plus faible dans ces mêmes quartiers, c’est parce que le réseau de soins de proximité est défaillant dans ces territoires. Et ça, nous devons aussi le considérer. Alors, il ne s’agit pas de dire que rien n’a été fait. Aucunement. Il y a des maisons de santé, des centres de santé qui existent et heureusement. Mais un changement d’échelle est aujourd’hui indispensable pour que nouveaux médecins, personnels soignants investissent ces quartiers.» Emmanuel Macron
Si aucun chiffres précis n’ont été annoncés par Emmanuel Macron, il a souligné cette problématique dans son discours du Pharo : « Au-delà des efforts pour les hôpitaux, il nous faut continuer de réinstaller des médecins et des soignants en ville, dans les quartiers qui aujourd’hui sont carencés », avance-t-il. Et de promettre que son Ministre de la Santé Olivier Véran va déployer dans les prochains mois de nouveaux mécanismes d’aides à l’installation. « Nous ne pouvons, en effet, laisser plus longtemps des quartiers entiers livrés à eux-mêmes, aux maladies chroniques, à la surmortalité. Dans la deuxième ville de France, il y a en plein cœur des déserts médicaux », conclut-il.
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