Les élus marseillais ont repris le chemin de l’hémicycle Bargemon pour le conseil municipal de rentrée, vendredi 20 septembre. Alors que le contexte politique national est tendu, dans l’attente d’un nouveau gouvernement, au niveau local, tous les yeux sont rivés sur les municipales de 2026.
A droite, Renaud Muselier et Martine Vassal tentent de rassembler la droite et le centre dans la perspective d’une union. Au risque de perdre des partisans : en début de semaine, sept élus ont ainsi annoncé quitter le groupe LR de la mairie du 11-12 pour se joindre au Rassemblement national. Cependant, Anne-Marie Barthes et Michèle Emery sont finalement revenues dans le groupe Une volonté pour le 11/12, selon un communiqué de la mairie de secteur.
[Bloc-notes] A Marseille, droite et gauche éparpillées façon puzzle
Parmi les dissidents, le conseiller municipal Jean-Baptiste Rivoallan (ex-LR) a d’ailleurs changé de place dans l’hémicycle municipal en ne siégeant plus au sein du groupe Une volonté pour Marseille, mais celui du Rassemblement marseillais. En amont de la séance, les élus de gauche, représentés par Joël Canicave (Printemps Marseillais), Samia Ghali (Marseille avant tout) et Zoubida Meguenni (groupe écologistes et pluriels), montent au créneau : « Ça fait maintenant un certain nombre de mois qu’on apprend que quelqu’un de la droite républicaine bascule dans l’extrême-droite. Ça commence à bien faire ! Je demande à Mme Vassal et à Renaud Muselier de nous dire où ils veulent aller », martèle ainsi l’adjoint aux finances Joël Canicave.
A lire aussi : Bruno Gilles officialise sa candidature à la tête du groupe Une volonté pour la Métropole
« Nous ne souhaitons pas que Marseille soit le théâtre de l’extrême droite »
« Nous ne souhaitons pas que Marseille soit le théâtre de l’extrême droite » abonde Zoubida Meguenni. De son côté, Samia Ghali rappelle que « lors des régionales 2021, la gauche s’est effacée pour permettre la victoire de Renaud Muselier face à l’extrême droite. Nous sommes donc en droit de demander des comptes. Leur rassemblement a déjà des trous dans la raquette. Quand une partie de leur famille s’en va au Rassemblement national, c’est qu’il y a un problème.»
La maire adjointe s’indigne en outre que « le positionnement de certains durant les dernières législatives, notamment Yves Moraine (qui avait apporté son soutien au RN face à la gauche « radicale » au second tour, ndlr) n’aient pas fait l’objet de condamnation de la part des dirigeants de la droite. »
« L’extrême droite est une ligne rouge que je veux pas franchir » (Martine Vassal)
Interrogée par Gomet’, l’une des deux élus concernés par ces critiques, Martine Vassal, présidente de la Métropole Aix-Marseille Provence et du Département, y répond en renvoyant la gauche à ses propres conflits internes : « Je n’ai pas à me justifier auprès du groupe Madame Ghali. On est en démocratie, chacun fait comme il veut. Libre à Jean-Baptiste Rivoallan de rejoindre le RN, c’est une ligne rouge que je ne veux pas franchir personnellement » rétorque ainsi l’intéressée, avant de poursuivre : « Par contre, que fait Mme Ghali face à Delogu qui gagne dans son secteur au 1er tour ? Qu’elle me dise d’abord ce qu’elle fait avec La France insoumise. »
De fait, la gauche marseillaise est elle aussi confrontée à des tensions internes, alors que le député Sébastien Delogu (réélu en juillet dernier dans 7e circonscription) ne cache pas son intérêt pour la mairie de Marseille et que la position à adopter vis-à-vis de La France insoumise fait débat au sein du Printemps Marseillais.
Malgré ces échanges en coulisses, les municipales 2026 ne se sont que peu invitées dans l’hémicycle, où les discussions, bien que vives, ont surtout porté sur l’aide à l’association SOS Méditerranée, les écoles et la sécurité. Seules quelques pics ont fusé. « Vous êtes là pour les Marseillais ou pour votre prochain mandat ? » lance Christine Juste (Les écologistes)) à Catherine Pila (LR) sur la question des écoles. La bataille pour les municipales 2026 ne fait que commencer et s’annonce longue…
En savoir plus :
> Visionner le conseil municipal en replay
> Marseille : cinq adjoints de la mairie LR des 11e et 12e s’allient à l’extrême droite
> Fabien Pérez en appelle à un « Nouveau front marseillais »