Lors du conseil municipal du 7 avril, les élus de la mairie d’Aix-en-Provence se sont réunis à la Bibliothèque Méjanes pour voter plusieurs délibérations. Un conseil pré-élection présidentielle relativement calme et cordial, marqué par l’absence du premier adjoint Gérard Bramoullé. Récapitulatif des mesures les plus marquantes qui ont été adoptées.
30 000 euros pour l’Ukraine
Ce conseil municipal s’est ouvert sur une minute de silence en hommage aux victimes de la guerre en Ukraine. Dans la foulée, les élus ont adopté unanimement au cours d’une première délibération une subvention de 30 000 euros pour la Croix-Rouge afin d’apporter une aide aux Ukrainiens. Interrogée par l’élu d’opposition Marc Pena (Aix en partage, gauche), la maire d’Aix-en-Provence Sophie Joissains n’a pas fermé la porte à un éventuel jumelage de la ville de Cézanne avec une ville ukrainienne, à l’image de Marseille, jumelée avec Odessa.
Consensus politique autour de la réhabilitation de la bibliothèque Méjanes
L’ancienne manufacture d’allumettes datée du 18e siècle va s’offrir une cure de jouvence. Les travaux débuteront à compter de janvier 2023, jusqu’en 2025. Deux fermetures totales de trois mois minimum sont prévues entre 2023 et 2024 pour permettre l’avancée des travaux. Le périmètre initial a été agrandi de 345 m², soit 8065 m² au total.
Cet agrandissement du périmètre des travaux entraîne un coût plus élevé pour la municipalité : le prix du mètre carré passe en effet de 2008 euros à 2283 euros. Le montant total de l’opération, qui s’étalera entre 2023 et 2025, se chiffre à 23 millions d’euros au total. Cependant, la Ville, soutenue par la direction régionale des affaires culturelles (Drac) a réussi à obtenir un financement à hauteur de 40% de l’Etat dans le cadre de la dotation générale de décentralisation (DGD) qui vise à appuyer la réhabilitation des bibliothèques de France. Une aubaine pour la Ville qui n’en espérait que 30%. La part financée par la Ville s’élèvera ainsi à 7,35 millions d’euros.
Cette subvention de 40% permettra également la restauration de la bastide de Jas-de-Bouffan, ancienne résidence du peintre Cézanne. Expédiée lors du dernier conseil municipal du 10 février dernier, la municipalité a souhaité revenir sur ce projet pour mieux le présenter. La bastide a ainsi vocation à accueillir des expositions temporaires autour de l’univers cézannien ainsi qu’un centre de recherche autour du peintre aixois. La bâtisse connaîtra donc elle aussi une remise en état de ses structures. Le coût de l’opération se chiffre à 3,2 millions d’euros, dont des subventions du Département, de la Métropole et de la Région.
La Ville vote un renforcement de la vidéosurveillance
Lors du conseil municipal, la majorité est revenue sur une convention qu’elle a signée avec la DDSP et qu’elle avait déjà présenté lors du précédent conseil pour un déploiement plus accru de la vidéosurveillance dans les rues d’Aix-en-Provence. « Les premières implantations seront faites à la fin du printemps 2022 et la communication sera lancée en septembre », précise la maire Sophie Joissains. Tancé par l’opposition, qui pointe l’augmentation du nombre de cambriolages à Aix (1480 cambriolages sur l’année 2019 contre 1100 en 2018), le conseiller municipal Sylvain Dijon se défend : « Nous sommes conscients qu’il ne s’agit que d’outils et qu’il faudra mettre de l’humain derrière ». Il évoque des patrouilles qui seront mises en place prochainement.
Ce renforcement de la vidéosurveillance n’a en outre pas uniquement vocation à lutter contre le cambriolage mais aussi contre tout type de violence commis sur la voie publique.
Les rachats de thecamp et du couvent des Prêcheurs suscitent des interrogations
En amont du vote des délibérations, en début de séance, les élus de l’opposition ont adressé plusieurs questions à Sophie Joissains. Le maire d’Aix-en-Provence a été interrogé par Marc Pena (Aix en partage) sur son positionnement concernant le rachat de thecamp, pour lequel trois projets sont en lice : le projet WhatTheCamp tourné vers le cinéma d’Ashargin Poiré ; un autre, porté par Kevin Polizzi (fondateur et ex-PDG de Jaguar Network), orienté sur les nouvelles technologies ; enfin, comme l’annoncent nos confrères des Echos, le leader mondial des écoles de commerce IMD aurait également mis une option sur le site. Face aux inquiétudes de Marc Pena et d’Anne-Laurence Petel, qui craignent de voir ce site devenir « une coquille vide », le maire d’Aix-en-Provence a rappelé que la Ville n’avait de toutes façons pas son mot à dire, le site étant propriété de plusieurs acteurs privés. Toutefois, elle exclut toute autorisation d’extension du site. Elle a par ailleurs exprimé des doutes sur la pertinence d’un projet en lien avec le cinéma compte tenu des projets déjà prévus sur Marseille dans le cadre du plan Marseille en Grand : « Aix veut rester unique et il ne faut pas qu’un site aussi remarquable fasse partie de manière moindre d’un projet de plus grande envergure » estime-t-elle ainsi.
Un autre projet de rachat sur Aix interroge : celui du couvent des Prêcheurs, bâtiment historique du XVe. Sophie Joissains a annoncé l’examen prochainement de deux projets. « Si aucun des projets n’est emblématique pour la Ville d’Aix-en-Provence, il n’y aura pas de cession du couvent des Prêcheurs », a promis le maire. Selon TPBM, les deux projets sont portés d’un côté par One Point et l’architecte Corinne Vezzoni et vise à la création d’un campus 2.0, et d’autre part par le groupe Coffim avec Christophe Gulizzi, tourné vers la culture qui pourrait regrouper une école d’art, un espace d’exposition et un musée.
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