Le groupe parisien Onepoint, spécialisé dans la transformation digitale des entreprises, annonce son arrivée prochaine à Aix-en-Provence avec un projet de grand campus numérique. Le patron de la société qui réalise 400 millions d’euros prévoit d’y investir plus de cent millions d’euros.
Elle se présente comme une start-up mais Onepoint a depuis longtemps dépassé ce stade. Fondée en 2002 à Paris, la société spécialisée dans la « transformation numérique des entreprises » pèse aujourd’hui 400 millions d’euros de chiffre d’affaires et emploie 2 900 salariés. Depuis, l’entreprise essaime dans toute la France avec un concept de grand campus numérique mêlant formation, accélérateur et logement. Il a déjà dévoilé de grands projets immobiliers à Nantes, Bordeaux et annonce aujourd’hui son arrivée prochaine à Aix-en-Provence.
Onepoint prêt à investir 100 millions d’euros à Aix
Invité au Forum des entrepreneurs vendredi 3 septembre, à l’Orange Vélodrome pour témoigner en tant qu’entrepreneur à succès, le fondateur et P-dg de Onepoint David Layani a lâché sur scène une petite phrase prometteuse : « Nous cherchons à nous développer en Provence ». Contacté par Gomet’, le jeune patron de 42 ans précise sa pensée qui est en fait un projet bien concret. « Nous allons construire un grand campus numérique à Aix-en-Provence », confirme-t-il. Pour mieux comprendre de quoi il s’agit, il suffit de regarder les chantiers immobiliers lancés par le groupe dans les autres grandes métropoles du pays. A Bordeaux, par exemple, il parle d’un campus de 30 000 mètres carrés abritant ses propres locaux, d’autres entreprises partenaires, un fab lab et plusieurs cursus de formation. « Nous voulons faire à peu près pareil sur Aix-en-Provence », avance David Layani. Voire mieux car il ajoute la dimension du logement : « Nous voulons proposer à nos futurs collaborateurs de la région la possibilité de se loger sur place. Au moins provisoirement pour faciliter leur installation car ils doivent pouvoir travailler dans les meilleurs conditions », explique le dirigeant. Si le projet est toujours en cours de réflexion, OnePoint ne compte pas lésiner sur les moyens et prévoit une enveloppe d’environ 100 millions d’euros pour son campus aixois, soit à peu près la même somme que pour Theodora, le projet de Kevin Polizzi à Marseille.
Une école de formation pour tous les niveaux
Au Forum des entrepreneurs, David Layani a déclaré son amour à la Provence : « J’y ai des amis un peu partout », précise-t-il. Et s’il avait le choix entre plusieurs métropoles de la région, il a finalement choisi Aix car « c’est la ville préférée des jeunes ingénieurs. Elle est idéalement placée entre la mer et la montagne avec une qualité de vie extraordinaire ». Onepoint espère donc recruter les meilleurs grâce à cette implantation stratégique mais il ne s’arrêtera pas aux cadres supérieurs. Bien au contraire. L’entreprise veut offrir un niveau de formation optimal aux publics parfois éloignés des grandes écoles. « On proposera des cursus pour tous les niveaux et cela profitera à Onepoint comme aux autres entreprises de la région », assure David Layani. Pour mettre au point son école, le dirigeant s’est déjà rapproché de Centrale Marseille et d’Aix-Marseille Université. « Il faut des formations aussi bien qualifiantes que diplômantes », explique le patron qui a pour sa part quitté l’école à 16 ans avant de lancer sa société six ans plus tard.
Onepoint promet d’embarquer ses clients dans la région
Onepoint accompagne aujourd’hui de très grands groupes du secteur de la banque (Crédit Mutuel Arkea, Caisse des dépôts…), de l’énergie (GRTGaz), de la grande distribution (Franprix) ou encore des jeux d’argent (Groupe Barrière). Il compte bien faire profiter la région de son portefeuille de clients prestigieux : « On va faire venir nos clients et partenaires sur notre projet aixois », promet David Layani. Il préfère cependant rester discret sur leur identité et se contente d’évoquer des discussions en cours « avec de grandes banques et des acteurs du numérique ». Côté business, Onepoint compte évidemment profiter de cette nouvelle implantation pour gagner des parts sur le marché local. Le groupe a déjà commencé à proposer son expertise sur la transformation digitale des organisations à des grandes entreprises marseillaises comme CMA CGM « et d’autres devraient bientôt suivre », espère le patron.
Son futur campus provençal abritera donc ses propres locaux mais aussi des bureaux pour ses partenaires « et des start-up qui souhaitent profiter de notre expérience et partagent la même vision », souligne-t-il. David Layani compte orienté son antenne régionale sur trois domaines clés selon lui : les green tech, l’intelligence artificielle et la santé. « Trois des plus grands défis de l’époque sur lesquels votre région est particulièrement bien positionnée », estime-t-il.