Le maire de Mimet, consterné, réagit à l’annonce du port du masque obligatoire dans sa commune. Tandis que les syndicats et la Safim font part de leurs inquiétudes après l’annulation de la Foire de Marseille.
Après l’annonce des nouvelles mesures sanitaires du préfet des Bouches-du-Rhône, Christophe Mirmand, plusieurs acteurs politiques et économiques ont réagi par communiqué. Georges Cristiani, président des maires des Bouches-du-Rhône et maire de Mimet, est l’un des 27 édiles du département concernés par le port du masque obligatoire dans l’ensemble de sa commune. Dans un communiqué intitulé « Stop à la surenchère de l’anxiété à la Covid », il s’indigne d’avoir appris cette restriction par la presse. « Un choc » pour le maire qui déplore un manque de communication de la part de l’agence régionale de santé (ARS). « La plupart des maires m’ont d’ailleurs fait part de l’absolu silence de l’ARS en guise de réponse à leurs nombreuses demandes d’information ». Il poursuit: « Les maires sont dans la totale incompréhension face l’inertie de l’ARS et constatent que les déclarations de Monsieur le Président de la République selon lesquelles les maires pouvaient « compter sur la pleine détermination de l’Etat pour être à leurs côtés, aux côtés de leur commune pour les soutenir et les aider » ne sont pas suivies de faits par l’ARS dans les bouches du Rhône et ne sont que des effets d’annonces ! ». Il aurait voulu être informé de cette restriction au préalable par le préfet.
« A l’heure où j’écris ce mot je n’ai jamais été informé par l’ARS d’un cas positif sur la commune »
Georges Cristiani, Maire de Mimet
D’autant plus qu’il dit ne pas comprendre pourquoi sa commune est concernée par le seuil du taux d’incidence (100/100 000 personnes). « A l’heure où j’écris ce mot, je n’ai jamais été informé par l’ARS d’un cas positif sur la commune ». Pour appuyer son propos, il fournit des documents attestant que ni l’école, la crèche, le centre aéré et l’Ehpad de Mimet n’a déclaré de cas Covid-19. Avant de conclure par la question suivante: « Comment l’ARS qui brille par son absence dans nos communes peut-elle conduire Monsieur le Préfet à décider que 92 Communes seraient « saines » et 27 Communes « contaminées » et plongées dans l’anxiété croissante ? »
Beaucoup d’inquiétudes suite à l’annulation de la foire de Marseille
L’autre mesure ayant provoqué plusieurs réactions concerne l’annulation de la Foire de Marseille. La Chambre de commerce et de l’industrie de de la métropole Aix Marseille Provence (CCIAMP), prend acte des mesures dans un communiqué publié le soir des annonces du préfet. Dans un premier temps, son président Jean-Luc Chauvin salue « un plan équilibré et responsable au regard de la situation sanitaire ». « Du bon sens, du sur mesure et du pragmatisme qui doivent permettre, tout de même et du mieux possible, de préserver l’activité économique » félicite-t-il. Il revient ensuite sur l’annulation de la Foire de Marseille « sans doute la seule issue pour le Préfet ». Cet évènement qui accueille habituellement 300 000 visiteurs sur 10 jours avec « 80 millions d’euros à 100 millions d’euros de retombées économiques » précise le communiqué, a finalement été annulé huit jours après la confirmation de sa tenue par le préfet et 10 jours avant son commencement. En conséquence, la chambre demande une aide spécifique pour les entreprises qui devaient y participer pour compenser leur perte.« J’en appelle donc à la mise en place par la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur et l’Etat d’un dispositif spécifique d’indemnisation des pertes de chiffre d’affaires pour les entreprises, les exposants et les acteurs de l’événementiel afin d’éviter un véritable tsunami pour notre économie » réclame le président de la CCIAMP. Une demande retouqée sèchement par le président de la Région Renaud Muselier (voir communiqué page suivante).
.@chauvinjl « l’annulation de @Foire_Marseille est une décision difficile pour @Prefet13 conscient des enjeux économiques. Le @gouvernementFR et @MaRegionSud doivent agir en conséquence pour les entreprises concernées qui peuvent perdre jusqu’à 50% de leur CA annuel » @SyndicatAE pic.twitter.com/Iqk213875b
— CCIAixMarseilleProvence (@CCI_AMP) September 14, 2020
Pour Alain Gargani, président de la Confédération des petites et moyennes entreprises Sud (CPME) c’est « un coup dur pour les 1 200 exposants ». « Beaucoup réalisent à la Foire Internationale de Marseille une grosse part de leur chiffre d’affaires annuel » souligne en faisant part de son empathie le président du syndicat. Il tient à adresser son soutien aux chefs d’entreprises et commerçants touchés par cette annulation ainsi qu’aux professionnels du tourisme et de l’événement. « Je demande d’ailleurs officiellement que le Préfet des Bouches-du-Rhône propose et décrète un protocole sanitaire pour sauver la filière de l’évènementiel ».
Loïc Fauchon et la SAE s’agacent
Loïc Fauchon, le président de la Safim, en charge de l’organisation de la Foire regrette quant à lui cette décision qui prive plusieurs milliers de travailleurs d’activité et de revenus. Il s’est exprimé dans un communiqué avec sobriété ce matin. « Si l’annulation de la Foire est une immense perte pour l’économie du territoire, Chanot Parc Expo prend sa part de la nécessaire solidarité locale et nationale. » Sa réaction est moins tempérée dans son entretien pour La Provence où il dénonce un « coup extrêmement dur » et une « catastrophe pour la Safim et l’économie provençale ». Pour lui, la situation est injuste. « Nous faisons les frais d’un laxisme qui n’a pas permis d’enrayer l’épidémie » martèle-t-il après avoir parlé de « fête sans limite » sur la « Corniche, le Vieux-Port ou les plages ».
Le syndicat des activités évènementielles (SAE) a aussi réagi à cette annulation. « Empêcher les entreprises de travailler c’est moyen-âgeux, inutile, contreproductif » déclare le SAE dans un communiqué publié dans la foulée de l’annonce. Le syndicat regrette ce retournement de situation alors que les préparatifs étaient déjà lancés. « Qui payera ces prestations déjà réalisées, ces conceptions déjà imaginées, ces matériels mobilisés installés et qu’il faut maintenant démonter ? ». Consterné, le syndicat exige un « plan de sauvetage massif pour l’industrie du spectacle et de l’évènementiel ».
En ce qui concerne les élus, leur réaction est plus conciliante. Le jour de la conférence de presse, l’adjoint à la mairie de Marseille, Benoit Payan et le président de la région Sud, Renaud Muselier, ont tour à tour salué le dialogue entrepris entre l’Etat et les collectivités territoriales. Ils ont aussi rappelé leur engagement dans le cadre de la lutte contre la recrudescence de l’épidémie.
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