C’est un rapport embarrassant pour la Ville de Marseille, à quelques heures de son conseil municipal. La Chambre régionale des comptes s’est en effet penchée sur le recours par la municipalité aux prestations intellectuelles via des cabinets de conseil entre 2019 et 2023, avec une nette progression à partir de 2021, au lendemain de l’élection du Printemps Marseillais et de l’arrivée en poste du maire Benoît Payan.
Recours aux cabinets de conseil : des « missions très étendues » et « une valeur ajoutée limitée »
Entre ces dates, la CRC note ainsi que la commune a eu recours à 387 cabinets de conseil pour un montant de 28,3 millions d’euros entre 2019 et 2023. La majorité de ces prestations concernent la réalisation des missions et projets, ou encore des missions d’expertise juridique, financière ou technique dans le cadre de marchés publics.
Les magistrats financiers relèvent que « les missions confiées aux prestataires sont parfois très étendues » et vise spécifiquement le projet d’assemblée citoyenne du futur, porté par l’adjoint à la transition écologique Sébastien Barles « pour lequel la commune ne dispose pas de compétence en interne », mais aussi sur des sujets de cœur de métier des compétences communales, comme la gestion financière. Enfin, les magistrats étrillent la valeur ajoutée « parfois limitée de certaines prestations qui pourraient être réalisées en interne, au vu de l’effectif de la commune. »
Recours aux cabinets de conseil : « C’était pour que Marseille aille mieux » (Pierre Huguet)
Le rapport devrait agiter la fin de séance du conseil municipal ce vendredi 28 février : son évocation figure en effet à l’ordre du jour du conseil, au rapport 134, qui doit être présenté par le maire Benoît Payan lui-même. A l’occasion d’une conférence de presse en amont du conseil municipal, mercredi 26 février, les élus de la majorité présents ont commencé à répondre aux critiques de la CRC.
« Le recours à ces prestations intellectuelles représente 0,39% du budget municipal. Lorsque nous sommes arrivés à la Ville, nous avons constaté un déficit de cadre de catégorie A à la Ville. Nous avons donc dû recourir à des cabinets de conseil pour pallier ce manque. Cela a été le cas sur les écoles, pour comprendre les dysfonctionnements à notre arrivée, j’ai demandé à ce que les services puissent être accompagnés. C’était pour que Marseille aille mieux. Derrière, nous avons recruté des fonctionnaires », justifie l’adjoint aux écoles Pierre Huguet. Reste à voir ce qu’en dira l’opposition lors du conseil municipal de vendredi.
Document source : le rapport de la CRC sur le recours aux cabinets de conseil à la Ville de Marseille
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