La seconde édition des « Rencontres du vélo et des mobilités douces » organisée par Gomet’ s’est déroulée au Palais de la Bourse ce jeudi 25 mai (voir le communiqué final en bas d’article). Dans l’après-midi, les professionnels de la cyclologistique se sont réunis pour évoquer les évolutions de la filière autour d’une table-ronde.
Désormais bien implantée dans le paysage de la cyclologistique à Marseille, mais aussi Paris et bientôt Bordeaux, l’entreprise marseillaise Deki a mis en place une plateforme dématérialisée de mise en relation de cyclologisticiens avec des entreprises. « Aujourd’hui, les offres en matière de cyclologistique sont encore trop atomisées. Les entreprises ne savent pas vers qui se tourner », constate dans un premier temps Eva Cadilhac, responsable de la relation clients chez Deki.
Partant de ce constat, l’entreprise a eu pour objectif dès le départ de faciliter la mise en relation en proposant pour chaque entreprise le service de logistique décarboné le plus adapté – vélo cargo ou véhicules électriques – grâce à l’intelligence artificielle. La démarche de Deki ne s’arrête pas là : la plateforme propose aussi un service d’optimisation des trajets, en proposant le plus efficient, et de calcul de l’impact environnemental réel.
Des services pour faciliter le déploiement de la cyclologistique
Chez Dynamo location aussi, on a bien compris qu’il fallait faciliter le mouvement des entreprises vers la cyclologistique, surtout à l’ère des zones à faibles émissions (ZFE). L’entreprise, fondée en 2019 par Marc Borgioli, loue des vélo-cargo. Parmi ses clients : des restaurateurs, hôteliers, mais aussi des commerces ou des établissements de santé, entre autres. Dynamo location met également à disposition de ses clients un service de maintenance permanent. « La cyclologistique a beaucoup évolué en quelques années. Les vélo-cargo d’hier ne sont les mêmes qu’aujourd’hui, ils sont beaucoup plus performants, avec des caissons qui garantissent un bon maintien de la chaîne du froid. Forcément, le coût aussi s’en ressent sur les entreprises qui optent pour ce service. »
De fait, la cyclologistique peut avoir un coût supérieur aux modes de livraison classiques, mais peut toutefois constituer un gain de temps et donc d’argent en termes de trajets, tiennent à souligner les acteurs.
Un modèle d’assurance qui doit encore se développer
La cyclologistique est donc un modèle en plein essor, qui nécessite encore quelques ajustements, surtout sur le plan de l’assurance. Dès 2020, la Maif constate qu’aucun modèle d’assurance ne correspond aux opérateurs de cyclologistique. « Le seul modèle connu, à l’époque, était celui sur lequel s’appuient encore aujourd’hui des entreprises comme Deliveroo ou Uber Eats, basé sur le modèle de l’auto-entrepreneuriat. Nous voulions justement éviter une ubérisation de la filière », relate Bérenger Billerot, responsable des entreprises engagées de l’assurance cyclologistique à la Maif. En collaboration avec Coopcycle, l’assureur imagine donc un modèle permettant de protéger aussi bien des dommages matériels – pour les vélos-cargos – que corporels. « Nous voulions un modèle qui protège les livreurs aussi bien que des salariés », ajoute Bérenger Billerot.
Hormis la Maif, peu d’assureurs ont franchi le cap de proposer un modèle spécifiquement pensé pour les cyclologisticiens. Une problématique à laquelle se sont heurtés Toutenvélo Aix et La Courserie au moment de leur implantation, fin 2022. « Les modèles d’assurance qu’on nous proposait ne convenait pas. C’était toujours des adaptations de modèle d’autres secteurs », déplore Antoine Dufay de Toutenvélo.
Afin de poursuivre le déploiement de la cyclologistique vers un modèle vertueux, sept entreprises du territoire Aix-Marseille – Toutenvélo Marseille, Toutenvélo Aix-en-Provence, La Courserie, La Flèche, Mistral Coursiers et AixBike co – réunies au sein de l’association Les boîtes à vélo ont élaboré un « Plaidoyer des cyclologisticien.nes » détaillé lors de cette table-ronde par Lucie Guglieri (La Courserie) et Antoine Dufay (Toutenvélo Aix). Structuré en quatre axes, ce plaidoyer interpelle les entreprises, collectivités publiques mais aussi les citoyens et les médias pour mieux structurer la filière.
[A venir] La vidéo du débat sur la chaine Youtube de Gomet’
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